L’autre soir je suis allée dîner avec des copines.
Je prends toujours beaucoup de plaisir à les voir, d’autant plus que nous avons du mal à faire coïncider nos agendas supra chargés de maman, working girls et femmes parisiennes (comme je me la pète, j’adore). 😉
Une première tournée de Cosmopolitains (toute ressemblance avec les retrouvailles des héroïnes de Sex&TheCity est…vérifiée),et nous prenons des nouvelles les unes des autres et également de celles qui n’ont pas pu venir.
Puis quand je demande comment va Minnie (c’est son nom de scène, je vous rassure), je vois que ça coince et que mes compagnes de débauche sont gênées.
Que se passe-t-il? Oh, tu sais, il ne faut pas que tu le prennes mal mais bon,cela ne va pas très bien dans sa vie perso, elle est célibataire depuis un moment maintenant, ça va pas fort dans son boulot non plus, elle galère financièrement…
Oui, je comprends,et alors? Raison de plus pour qu’on se voit, c’est fait pour ça aussi les copines, enfin je crois.
Se soutenir, parler, se changer les idées, échanger, partager, je me trompe?
Bah… elle dit qu’elle en a marre que tu lui renvoies ton bonheur à la figure, que tu sois toujours radieuse, que tu postes toujours des photos de toi, de vous, sur facebook, de vos week-ends… Voilà quoi.
Donc elle n’est pas venue, à cause de moi? Bon, pas que, mais, oui, un peu me disent-elles visiblement embarrassées.
Triste et déçue, je décide de ne pas me pencher trop longtemps sur la question sur le moment, décidée à passer une bonne soirée.
Et ce fut une super soirée.
Le lendemain je tente quand même de l’appeler, Minnie, parce que honnêtement, non, je ne comprends pas.
1, fois, 2 fois, 3 fois, message sur répondeur. « Rappelle-moi ! ». Silence radio.
Je me décide alors à lui écrire un mail. 1 heure après je reçois sa réponse d’une page.
Sans vous retranscrire son courriel, son mail était un tricot (très mal ficelé) de reproches, plus inexplicables les uns que les autres.
Les photos de mon week-end en Toscane, nos vacances,ma photo de profil FB où je suis avec mon chéri, les fleurs qu’il m’envoie, mon air niais et amoureux quand nous nous voyons, ma volonté exagérée de vouloir rester séduisante, mes régimes à répétition, ma façon de m’habiller, ma gentillesse « insupportable » ( là je la cite vraiment)…

Cela ne fait pas du bien de voir ça quand on ne va pas bien, tu devrais le savoir, non?
NON.
En gros, je m’en prends plein la tronche parce que je montre trop que je suis heureuse et que je fais tout pour le rester?
Mais c’est un phénomène de mode ou quoi de maudire les gens qui osent dire que tout va bien?
Pourtant Pharel Williams lui même a remporté un succès fou en disant qu’il était HAPPY!
Mon amoureux a lui aussi eu la même expérience avec deux de ses amies qui ne voulaient pas le voir parce qu’elles mêmes ne traversent pas une bonne période, et que notre bonheur affiché au grand jour était une sorte d’outrage.
Quand il m’avait raconté, je lui avais répondu , elles sont connes et aigries tes copines!
Moi mes amis sont tous contents pour moi !
C’est moi qui ai l’air bien conne là…
Est-ce que c’est mal de dire que oui, tout va bien, que les choses se passent (enfin) bien pour nous?
Doit-on peser ses mots, cacher certaines choses,se contenir ou même faire semblant sous prétexte de pouvoir faire du mal?
Je me rappelle pourtant, il n’y a pas si longtemps que ça d’ailleurs, je me réjouissais d’entendre mes amis dire qu’ils avaient trouvé l’amour, qu’ils se mariaient ou avaient mis un bébé en route.
Je ne leur en voulais pas de me raconter tout ça sans filtre, je ne considérais aucunement que ce n’était pas respectueux envers moi, au contraire! Je m’en nourrissais ! Je prenais encore et encore, cela m’a tellement aidé à remonter la pente et, surtout, à me dire que moi aussi j’y arriverai un jour, bien qu’à ce moment là, je sois plus proche du trou que des étoiles!
Pourquoi y-a-t-il ce négativisme à l’encontre des personnes qui semblent s’aimer, qui veulent aller de l’avant, le montrent et le revendiquent?
Est-ce de la jalousie? De la méchanceté? De l’aigreur? Un mal être?
J’essaie vraiment de comprendre..Mais je n’y arrive pas.
Et je me rends compte qu’en effet, autour de moi, j’ai perdu quelques copains qui m’affectionnaient bizarrement plus quand j’étais célibataire et au bord du précipice.
Tout à coup, il n’ont plus le temps ou ils prétextent que c’est moi qui ne l’ai plus, parce que je suis sur « une autre planète ».
Et bien laissez-moi vous dire que justement parce que je suis sur mon nuage,j’ai de l’amour et de l’amitié à donner au centuple, des épaules encore mieux dessinées pour vous soutenir si vous en avez besoin et une oreille (même deux :-)) pour vous écouter.
Je ne me réjouis pas que ça n’aille pas ou que ça aille moins bien pour vous.
Je n’ai pas la prétention d’affirmer que je peux le changer, mais je peux peut-être vous aider. Je peux être là. Je suis là.
Le reste du chemin vous devez le faire seuls, par vous-mêmes. Vous devez décider si vous voulez reprendre votre destin en main.

C’est ce que j’ai fait. je me suis réveillée un jour et me suis dit que c’était fini de me plaindre, de me complaire dans mon malheur et ma douleur.
J’étais la seule à pouvoir changer les choses.
Aujourd’hui je suis heureuse, mais je l’ai cherché, je l’ai voulu et me suis battue.
Mais rien n’est figé, rien n’est acquis. Pour le moment, je profite de ce qui s’offre à moi, et oui, je le vis à 2000 à l’heure et je dévore tout à pleines dents!
Mais je ne suis pas à l’abri de retomber, je ne crois plus en l’amour éternel et aux contes de fée depuis longtemps.
Et alors? Cela ne m’empêche pas de profiter pleinement de la vie !
Je remercie aujourd’hui mes amis et ma famille, qui ont cru en moi et qui m’ont aidé à voir la vie sous un autre angle.
A aimer la vie.Tout simplement.
Alors ne m’en voulez pas de le montrer.
Le bonheur peut se multiplier à l’infini. Je suis certaine qu’il y a une part pour vous aussi.
Cherchez-la !

Une réflexion sur “Je suis heureuse, et alors?”