Pourquoi avoir des enfants?

Je prends dès le titre de mon billet le risque de me faire huer et jeter des tomates pourries, je le sais et je l’assume.

Ceux qui me suivent ici savent pourtant que je me bats pour mes progénitures et fais au possible pour accomplir au mieux ma mission.

Oui, j’aime parfois à me prendre pour James Bond.

On ne naît pas tous avec la fibre maternelle ou l’envie d’être parents.

J’ai pas mal d’amis ou de connaissances qui disent qu’ils n’en auront jamais car ils n’ont pas envie de se compliquer la vie.

Parce que vu de l’extérieur, l’image que donneraient beaucoup de parents c’est que d’avoir des marmots, c’est que des emmerdes!

Alors non merci, ils ont choisi de vivre la vie qu’ils ont voulue et pas une vie rythmée par maladies infantiles, nuits sans dormir, difficultés d’apprentissage, conséquences sur ta vie de couple et qui peut vite partir en couille (tu ne sais même plus ce que c’est, avoue, je ne te parle même pas du reste alors), et l’adolescence qui s’éternise et tout le tralala.

Dernièrement, avec toutes les difficultés qui se présentent à moi et au regard des commentaires et des réactions ambivalentes parfois suscitées, je me suis demandé ce qui faisait qu’à un moment donné, tu avais envie d’avoir des enfants?

Parce que soyons réalistes, quand tu penses à devenir maman (ou papa d’ailleurs), tu penses plutôt aux petits cuissots potelés et aux bodys trop choux « I love mummy  ❤« .

Source http://www.aliexpress.com/
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Tu respires plutôt câlins et odeur de mustela, éclats de rire et la joie de les voir grandir, ses premiers pas, son premier maman, son premier pipi dans le pot, tu penses au rot devant lequel tu t’extasies bêtement, au prout qui sent

« comme son papa, dis donc ! ».

Tu ne parles plus qu’en onomatopées.

On s’extasie, on devient Gaga ( mais plus le temps d’être Lady ) on en oublie que ce petit mistouflon tout baveux et souvent morveux est responsable de tes poches sous les yeux, de tes seins sous le nombril, de tes fesses sous les genoux.

Comme par magie, l’amnésie s’empare de toi (ou la péridurale, au choix).

Mais cette phase est un CDD, qui te dit le contraire, te ment.

À partir du moment où la rébellion les possède, qu’ils ont décidé qu’ils voulaient vivre sans toi et que tu n’étais là que pour leur « pourrir » leur existence (phrase entendue quasi quotidiennement) , crois -moi, tu oublies très vite la phase idyllique que te paraissait être le pipi-vomi-caca.

Ça, au final, c’était le pays de Candy.

Les reproches reviennent vite, « à cause de toi mon ventre et mes hanches sont zébrées », « je n’ai pas pu évoluer dans mon boulot comme je le voulais » ( on ne s’appelle pas tous Rachida Dati), « tu m’as rendu la vie plus difficile ».

Source http://soocurious.com/
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Et là, bim, tu l’as bien méritée la volée de Nadal, en pleine tronche:

 » mais pourquoi tu m’as fait alors, maman? »

Ne l’avons nous mêmes pas sortie à nos parents, cette phrase qui frappe en plein coeur ?

Et bien oui, je la pose cette question.

Est-ce un instinct animal, un couronnement naturel d’une union, un désir égoïste ?

Source http://www.girlystan.com/
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Je me pose d’autant plus la question en observant la société dans laquelle nous essayons d’évoluer tant bien que mal.

Parce que des parents ont beau transpiré, se battre, se sacrifier et même parfois s’asseoir pendant de longues années sur leurs propres rêves, quelle garantie ont-ils que leurs enfants leur rendront bien?

Par rendre bien j’entends, nous rendre visite, prendre de nos nouvelles, nous donner autant d’amour que nous leur avons donné, ne pas  nous coller dans une maison médicalisée à la première opportunité en venant s’inquiéter de notre sort uniquement pour s’assurer qu’ils sont toujours les seuls bénéficiaires de notre testament.

Les valeurs familiales ont beaucoup changé, se sont même dégradées, je trouve.

Dans les quelques immeubles parisiens dans lesquels j’ai habité, j’ai toujours été confrontée à des personnes âgées, seules, qui ne pouvaient se déplacer et qui se retrouvaient parfois dans des situations d’une extrême précarité.

Elles avaient pourtant donner la vie un jour.

Mais un jour, la vie les a oubliées.

Égoïsme, intérêts personnels et nombrilisme ont trop souvent, j’en ai le sentiment, remplacé la véritable relation parents -enfants.

Et cette dernière ne doit pas être à sens unique.

Quand j’observe les réactions de mon ado, je me dis que je me bats  peut être pour rien, il partira peut être un jour et ne se retournera plus.

Et non, ce n’est pas pour ça que j’ai voulu avoir des enfants.

Je souhaitais avoir ce que je n’ai pas eu moi-même : complicité et tendresse à toute épreuve, je rêvais d’une relation fusionnelle, de la Petite Maison dans la Prairie.

Ne pas avoir l’impression que je mène un combat contre des démons invisibles, en vain.

Je n’ai pas envie d’imaginer, qu’un jour plus tard, mon dentier et moi, mes seins tombés encore plus bas et mon ventre tout fripé passeront Noël en tête à tête, alors que dans un coin de la terre mes enfants seront sous le sapin , sans se soucier de leur maman, qui elle, s’en ai fait toute la vie pour eux, du mouron.

Source Pinterest
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Non, ce n’est pas pour ça que j’ai voulu avoir des enfants.

J’y pense souvent en ce moment.

Est-ce que cela fait de moi une mauvaise mère ?


11 réflexions sur “Pourquoi avoir des enfants?

  1. Bah, pourquoi pas ?!

    Avoir des enfants n’est en rien obligatoire; on peut s’épanouir dans la vie sans être parent (mais pas en passant ces soirées en boites, ni en vivant comme un « ado attardé »). Cependant, c’est un prolongement de soi qui fait mûrir, qui recentre, qui responsabilise (en principe !). A contrario, ce n’est pas pour réaliser nos rêves à notre place ; les enfants ont leur propre vie, qu’elle nous plaise ou pas.

    A 50 ans, je viens d’avoir mon deuxième fils (de mère différente) et crois-moi, j’ai eu droit à un vent -que dis-je- à une tempête de critiques. Qui plus est quand on sait que ma femme n’est pas blanche…vu le contexte actuel…
    Bien sûr, j’ai fait fi de cela et je vis très bien cette paternité.
    Parce que ce n’est que sa mère et moi qui l’élèveront, pas ceux qui (me)critiquent…
    Parce que le fruit de l’amour ne doit pas pourrir au contact de la moisissure des mal-parlants…
    Parce que nous n’avons de compte à rendre à personne…

    Bien sûr qu’un jour, nous serons rejetés car c’est ainsi mais un jour aussi, les enfants (re-) prendront conscience de l’importance de leurs parents (sans garantie).

    Non, tu n’es pas une mauvaise mère; tu es juste une mère qui s’inquiète et c’est bien normal.

    Carpe diem.

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  2. Nous avons tous nos raisons… les tiennent ne font pas de toi une mauvaise mère… Pour l’anecdote, le barbare a mis 1200 km entre lui et sa mère (qu’il appelle « affectueusement » sa génitrice) alors que moi, je vis à 5 km de chez mes parents et qu’on a aménagé la maison de sorte qu’on pourra les prendre chez nous plutôt que de les « taper » dans un home (je précise que ce n’est pas une critique envers ceux qui laissent leurs parents au home… On n’a pas toujours le choix et il existe autant de situations que de personnes…). Que fera notre fille avec nous ? On verra…

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    1. Coucou Fedo, bien sûr qu’il y a des situations familiales complexes et différente… Si ton barbare l’appelle la génitrice, c’est qu’il a ses raisons j’imagine …chacun a son histoire … En ce moment je galère tellement avec mon grand et le voir tenir des propos tellement durs que je me dis qu’il ne me rendra peut-être jamais ce que je fais pour lui… Mais effectivement, c’est ça aussi d’être maman …Bisous bisous

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  3. Coucou ma Cristina ❤ Normal de douter quand les temps sont durs et les enfants aussi. Je t'avouerai que bien qu'étant encore dans la phase rototo et mustela, cette question m'effleure parfois. En particulier quand monsieur Cosminou fait des siestes de 30 minutes alors que tous les autres bébés dorment 2/3 heures. Pourtant je ne me considère pas comme indigne, juste comme épuisée, ce que tu es toi aussi^^ Et cette fatigue nous fait voir la réalité plus noire qu'elle n'est vraiment. Alors souffle, détends-toi, lâche prise comme dirait la blogo^^. Et dis-toi que dans tout ça, "amour et patience" doivent être tes seuls compagnons. Bisous ❤

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  4. Je me suis souvent posée cette question Cristina et je me la pose encore quelques fois. J’assimile ça à un désir égoïste. Pas toujours. On ne fait pas des enfants pour soi, mais pour eux.
    Comme le dit un joli livre d’enfant que je lis à mon fils « tu es mon enfant mais tu ne seras jamais à moi ». C’est d’ailleurs pour ça que je crois que nous ne devons rien à nos parents, à part ce que nous devons à tout être humain, le respect (dans certains cas c’est discutable).

    Parfois j’ai peur de mal faire avec mon fils. Mais je me dis que quoi qu’il arrive, que je fasse « mal » ou « bien », il y aura forcément un moment où il m’en voudra, où il me dira que je suis la pire mère de la terre. C’est normal et sain. Même si c’est balaise à gérer.

    Alors non tu n’es pas une mauvaise mère (une mauvaise mère ne se poserait pas ce genre de question ma belle), tu es une mère qui s’interroge, une mère humaine.

    Grosses bises.

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  5. Il fait voir ce que la maternité t’a apporté « égoïstement » (pour mon cas, de la maturité, un sens des priorités, du recul, faire 10 choses en même temps, me dépasser, ….) et te dire que au moins ( 😉 ) pour ça , ça valait le coup !

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  6. Meuh non t’es pas une mauvaise mère pfff 😉 🙂 D’abord une mauvaise mère, indigne, ne se serait même pas poser cette question, ni aucune autres d’ailleurs … :/

    Ah l’adolescence !!! Oui ça dure de 3 à 5 ans ….. tu deviens pour ta progéniture une « has been », où tu ne comprends rien, que t’as jamais rien compris! Que tu lui fais honte (il/elle ne te le dit pas, mais il/elle ne te présente pas à ses potos/copines ou vite fait de loin) Et où les discussions, quand il/elle daigne sortir le nez de sa chambre (qui ressemble à un repaire) = c’est toi qui cause, lui/elle c’est tout au plus « BOF » ! Mais le plus souvent tu as le droit à un vague borborygme « hugmmmm », Chewbacca s’exprime mieux ! 😆
    … Normalement… ça passe, mais faut pas se laisser marcher sur les pieds. De temps à autre, je ne faisais pas la cuisine (ça a faim un ado!!! 😈 ) Je ne lavais plus le linge (normal pas trouvé, car sous le lit et normalement interdiction d’entrée dans la chambre. Alors faudrait savoir entrer or not entrer 😉 ) je ne répondais pas quand il me parlait (ça c’est dur !!! Hiiii, faut serrer les dents, les fesses, tout pour pas … grrrr 😮 )
    Et t’as beau l’aimer ton rejeton t’as des envies (juste des envies …. 😉 ) de …. grrr 👿

    Pas de panique, chouchoute toi, prends l’air quand ça te les brise menu… et t’inquiète il ne se laissera pas mourir de faim 😉 La rébellion est normale, mais pas la violence (verbale ou physique); et attention à l’ado qui devient trop amorphe et surtout triste…. ça c’est pas la crise d’ado.

    Pour ce qui est de voir nos enfants nous aider, nous prendre en charge comme dans le temps où les familles étaient regroupées … notre vie moderne n’est plus faites pour ça, et comme il est dit dans les coms, les situations sont diverses et variées et pas toutes évidentes. J’en sais quelque chose :/ mais c’est une autre histoire. On ne fait pas toujours comme on voudrait ….

    Courrrrâââge c’est qu’un moment un peu hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii à passer 😉 🙂

    P.S. J’ai adoré ta façon de nous décrire ça, ton humour qui fait passer …la médecine comme elle chante Mary Poppins 😉 😀
    (Juste si tu ne l’a pas vu, voilà ce que j’avais écrit pour mon fils quand il était pré-ado http://wp.me/p1fFRW-x )

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  7. Sommes-nous trompés dans nos intentions d’avoir des enfants ? Désirons-nous des enfants pour combler un état malheureux, une relation de couple vide de sens ? Faisons-nous des enfants par habitude afin de bien paraître en société ? Avons-nous des enfants par la peur de la religion ? Est-ce une décision altruiste ou tout simplement une décision profondément égoïste, inconsciente ? Est-ce que vous vous posez ces questions ? Et si vous avez déjà des enfants, avez-vous oublié quelque chose d’important concernant le véritable sens de la relation entre parents et enfants ?

    Pour la plupart des êtres humain, ils croient que la raison d’être de la relation est d’obtenir quelque chose, d’avoir besoin de quelque chose de l’autre, mais en vérité, est-ce que la raison d’être de la relation est de choisir des états d’être et de l’apporter aux autres et ainsi sentir en nous, le bien-être de nos expériences choisies en toute liberté ?

    Je comprends aussi qu’il peut être dérangeant de voir des infographies ou des liens sur votre site, mais ce guide est vraiment pertinent dans votre domaine.

    http://www.relationplus.org/Parents-enfants/intention-avoir-enfants.html

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