A la faveur de l’automne

Est-ce vraiment possible que notre cœur puisse vivre et ressentir les choses au gré de saisons ?

Parfois complètement décalées, en avance, en retard, folles, lunaires, un peu racoleuses, parfois trompeuses ou prometteuses, les saisons peuvent-elles guider sciemment notre comportement ?

Clouée au lit depuis 3 jours sans pouvoir bouger le petit orteil, le mot hernie discale a été lâché (mais ils sont fous ces médecins), ankylosée par des médicaments censés me faire aller mieux, je refais l’histoire de ma vie.

Cristina, 38 ème automne, épisode 44.

Oui, l’automne est la bonne saison pour définir les battements de mon cœur.

Je ressens toutes ces nuances de couleurs, parfois sous une pluie battante, ou au contraire par une belle journée d’été indien complétée d’une délicieuse tasse de thé épicé.

Une trêve.

La douceur et la chaleur d’un plaid, se réveiller la nuit, marcher pieds nus et avoir froid, ne jamais voir le soleil, tant de sensations ambivalentes qui régissent mon quotidien.

Et c’est reparti.

Se poser trop de questions.

Ne pas savoir y répondre.

Douter.

Source Pinterest
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Je balaie les innombrables feuilles qui s’accumulent pour essayer d’y voir plus clair, je me frotte les yeux submergés par de fines gouttes de larmes ou de pluie, je l’ignore, je tire les rideaux pour laisser la lumière caresser les draps blancs.

Je ne sais plus.

C’est quoi le bonheur ?

Avoir la sensation que tout est parfait un jour, tout regretter le lendemain.

Penser avoir fait les bons choix pour finalement les subir.

Gratter un peu le vernis et y entrevoir des imperfections qui vous dérangent plus que vous ne l’auriez souhaité.

Entendre une phrase maladroite et tout remettre en cause.

Observer un comportement qui vous déplaît et ne pas en parler, de peur qu’il soit bien réel, peut-être était-ce un rêve ou un fantôme qui vous hante.

Fermer les yeux.

Bien sûr, le bonheur, ce n’est pas la perfection.

C’est certainement savoir conjuguer au présent et au futur toutes les variations de la vie, soient-elles au singulier ou au pluriel.

Personne n’est parfait, ni moi, ni vous, ni la vie, ni votre famille, ni votre job.

Composer, il le faut.

Recommencer, persévérer, ne pas se décourager.

Se soutenir, grandir, ne pas se nuire.

J’aurai mille fois préféré respirer l’espoir que déclenche l’arrivée du printemps, l’insouciance qu’apportent les chaleurs de l’été.

Source Pinterest
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Mais non, je suis bel et bien au creux de cette demi-saison, qui dessine en rouge et or certains lundis, pour se transformer en 50 nuances de gris dès le mercredi.

Je ne suis pourtant pas à plaindre me murmurent certains.

Je le sais.

J’ose à peine susurrer alors que tout n’est pas rose tous les jours, ils ne me croiraient pas.

Les laisser penser que parce qu’on s’autorise des escapades de temps en temps et qu’on va chez Starbucks tous les jours, la perfection est à son comble.

J’exagère à peine.

Certains ne demandent que ça, pourquoi pas moi ?

Parce que la notion du bonheur est très relative, subjective et parfaitement personnelle, je ne vous apprends rien.

Parce que des fois tout va mal, ou presque tout, et on a vite fait d’oublier qu’hier tout allait bien.

Fragilité et hypersensibilité m’habitent depuis quelques semaines.

Une douce mélancolie, une tristesse inexpliquée, un vent de rébellion qui souffle, une prise de conscience démesurée, peut-être.

Voilà, en ce moment, je vis, à la faveur de l’automne.


11 réflexions sur “A la faveur de l’automne

  1. Comme je te comprends Cristina…Je suis dans le même état que toi, actuellement. A la faveur de l’automne, comme tu dis… Je n’ai jamais aimé ce moment de l’année où j’ai le sentiment que tout décline, que tout s’en va, comme les feuilles…
    Courage ma belle, je t’embrasse !

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  2. Ce n’est pas ma saison préférée à cause du manque de luminosité mais il faut reconnaître que nous sommes gâtés par toutes ses belles couleurs chaudes !!! Je t’envoie plein d’ondes positives…La lumière n’est jamais loin ! Prends soin de toi. Gros bisous

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  3. Ma belle Cristina, les saisons nous déstabilisent parfois. Et puis les souvenirs affluent sans qu’on puisse y faire quelque chose. On se sent prisonnier du temps qui file.
    Repose toi bien, prends soin de toi. En espérant que ce creux de vague ne dure pas ma belle.
    Je t’embrasse fort.

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  4. Hello !

    Je rebondis d’abord -si je puis m’exprimer ainsi- sur ton « hernie discale »: juste te mettre en garde si on te propose des infiltrations; il y a d’autres solutions avant : ostéopathie, naturopathie…et voir réellement la cause du problème car les infiltrations, c’est efficace mais ça ne résout pas le problème et on en refait jusqu’à ce que ça ne « marche » plus; restera que les antiinflammatoires. Ne pas oublier que le corps répond à l’esprit…

    Les saisons influencent énormément notre humeur. D’ailleurs, il y a même des dépressions saisonnières, surtout à l’automne…

    « Je ne suis pourtant pas à plaindre me murmurent certains. »; j’ai dû murmurer trop fort…tant je me sens concerné. LOL

    Certes, le confort matériel -que je n’ai pas mais suffisamment malgré tout- est un plus mais ne rend pas heureux.
    Le bonheur ? Un état d’esprit ! Il n’est pas ailleurs qu’en nous; il faut parfois le chercher très longuement.

    Mais je sais que tu es sur la bonne voie : positiver !

    Bon courage et au plaisir de te lire.
    Chriss

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