Il ne manquait plus qu’une dernière phrase à mon billet sur mes derniers coups de cœurs littéraires (après mes déceptions) et une petite relecture au fond du lit.
Mais prise d’une flemmite aiguë, j’ai appuyé sur pause et ai eu envie d’aller voir ailleurs.
Ne fuis pas, je n’ai pas trompé mon mec.
Ni toi d’ailleurs, je suis un modèle « Fidèle ».
Cela faisait des semaines que j’avais envie de regarder le biopic sur la vie de Einar Wegener, devenue Lili Elben » The Danish Girl ».
Chose faite hier soir (malgré la gastro, les deux trains supprimés et l’enfant malade, oué).
Et j’avais envie de vous en parler, là tout de suite, à chaud, en sueur et en petit débardeur.
Pas nécessairement du film, vous avez pu lire ici et là de très jolies critiques auxquelles je ne viendrai rien ajouter de très constructif, sauf si j’avais envie de fleurir les balcons.
Je viendrai juste signifier ma vive émotion après avoir vécu avec Gerda la transformation du célèbre peintre danois en Lili, celle qu’il a toujours intimement été et qu’il ose enfin révéler.
Eddie Redmayne excelle dans ce rôle (il court le risque de rafler son deuxième oscar, c’est mon humble avis), sa sensibilité et ses émotions à fleur de peau transpercent l’écran, au point de vous faire ressentir tout ce qu’il vit, ses doutes, sa souffrance, ses envies, sa féminité, son amour pour Gerda, malgré tout.
Mais pas que.
Une nouvelle fois, à travers ce film, je vois la grande femme qui se cachait derrière le peintre (le grand homme) dont toute la critique vantait le talent, alors qu’elle même peinait à faire connaître son art.
Elle a certes encouragé son époux à se féminiser lorsqu’elle l’invitait à poser pour elle, ce qui lui vaudra plus tard un franc succès.
Et curieusement, c’est déjà dans un autre film avec Eddie Redmayne, toujours basé sur une histoire véridique, que je vous parlais déjà ici, de l’importance d’une grande femme derrière un grand homme.
Ce post ne se veut absolument pas féministe, remballez vos fourchettes et vos stilettos.
Cependant je trouve qu’il paraît souvent trop naturel qu’une femme se sacrifie pour son homme, qu’elle abandonne ses rêves, sa carrière, ses amours pour accompagner le mâle dans son accomplissement, son épanouissement et même la recherche de soi.
Je vous entends déjà dire que c’est au nom de l’amour.
Bien sûr. Mais l’amour justifie-t-il tout?
Combien d’histoires ou de vies où l’on vous raconte l’inverse connaissez-vous ?
Pourquoi est-ce que ce ne serait pas l’homme qui se positionnerait sur l’autel du sacrifice ?
D’ailleurs, quand on est en couple, doit-on nécessairement vivre dans l’ombre de son conjoint ?
Est-ce que l’un doit être en position ON, l’autre OFF, la femme éteinte, l’homme allumé ?
Pourquoi ne peut-on pas former une petite constellation ?
Trop de questions, je rentre en processus d’auto-modération, d’accord.
Prenons l’exemple de vie de milliers de femmes, très banal mais aussi très réel.
Le quotidien de la femme est souvent un marathon, adepte du running ou pas.

S’occuper des enfants, les emmener à l’école, courir tirée à 4 épingles et en talons pour arriver tout sourire au bureau (moi je mets des baskets mais bon), souvent ne pas terminer son travail car elle se doit de rentrer faire les courses, préparer le dîner, lancer la machine, etc…
L’homme, lui, rentrera souvent bien plus tard, exténué pas sa journée, mais préservé du 42.195 km, pour mettre les pieds sous la table.
L’homme peut-être souvent en déplacement, il ne soucie pas trop du quotidien de la maison, la femme gère impeccablement d’ailleurs, what else ?
Mais le mâle a le droit, car il rapporte souvent plus d’argent au foyer, son travail est donc considéré bien plus important.
Et la femme, elle, n’a pas d’autre choix que de s’écraser, c’est la vie qui est ainsi faite, entend-on trop de fois.
Ceci devrait être un vieux stéréotype.
On devrait utiliser l’imparfait pour en parler.
Mais ce n’est pas le cas, bien que cela vous en déplaise (dansez la javanaise alors, ok je sors).
« Les temps changent » dit mamie, « et la femme est à égalité avec l’homme, on n’a jamais connu une chose pareille, de notre temps ! »
Nous vivons fort heureusement dans une société au sein de laquelle les tendances évoluent et la place de la femme commence à compter, enfin.
Pourtant les choses ne sont pas si évidentes, je réitère ma pensée initiale.
Nous avons la chance d’être en France, imaginez-vous ce qui se passe dans d’autres pays, mais nous aimons souvent à nous mettre des oeillères, à défaut d’être voilées.
Je pourrai continuer à coucher sur le clavier des montagnes de revendications, des multitudes d’exemples de femmes qui s’oublient quelque peu pour permettre à leur mari de ne pas s’oublier eux-mêmes et de voler dans les hautes sphères de la reconnaissance sociale et professionnelle.
Je ne suis pas dans la guérilla du féminisme, les FEMEN, ce n’est pas mon truc, je te l’ai déjà dit, je n’aime pas me balader seins nus dans la rue.
Mais voilà, ces deux films ont suscité en moi, malgré des histoires très différentes, ce sentiment d’admiration envers ces grandes femmes qu’étaient l’épouse de Stephen Hawking et de Einar Wegener (devenu Lili) et je voulais l’écrire, encore une fois, en caractère 72, en gras, surligné au stabilo rose.
« Oui,derrière chaque grand homme, se cache souvent une très grande femme.
Mais aux dépens de qui ?»
Et vous, vous êtes plutôt en mode ON ou en mode OFF dans votre couple ?
Présidente du Fan-Club d’Eddie Redmayne,
Féministe Refoulée,
Mais toujours bonnasse.
Ce film fait partie de la liste (très longue) de ceux que j’aimerai voir. Et je suis tout a fait d’accord avec toi. Je le vois même dans ma famille, avec mon père et ma belle-mère qui ne comprennent pas que ma belle-sœur ne se sacrifie pas pour la carrière de mon frère. Je gagne un peu plus que Mr, et j’ai plus de diplômes, du coup il m’a toujours dit que ce serait a moi de gagner plus et d’avoir une bonne carrière lol
Ça reste quand même complique et nous avons encore un sacre chemin a faire vers l’égalité. Car souvent c’est tout de même la femme (et la maman) qui est tenue responsable de l’état de la maison et des enfants… Tout en étant elle-même toujours fraîche, disposée et manicurée 😉
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Je le trouve bien féministe ton post et ce n’est pas pour me déplaire ! ^^ Vision de quelqu’un qui n’a presque rien vécu mais je crois que les ambitions des deux conjoints devraient se conjuguer ^^. Facile à écrire beaucoup moins facile à appliquer… ^^ Qu’on le veuille ou non, on est dans une société patriarcale et les femmes ont intériorisé, quelque part, le fait que se soit elle qui doivent se sacrifier comme lorsqu’elles n’osent pas demander une augmentation contrairement aux hommes (une étude est sortie récemment sur ce sujet-là). Il y a encore du boulot ! ^^ Oui c’est la féministe qui parle ^^.
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Mal élevée par des parents ayant adhéré à deux au MLF juste après 68, j’ai beaucoup plus la fibre égalitariste que sacrificielle, que ce soit avec mon homme ou avec mes enfants… Je peux donner un coup de collier en en faisant plus, même beaucoup plus, à un moment parce que c’est nécessaire, mais à la condition que je sente que je peux me récupérer ensuite en m’accordant plus de temps pour moi. Et j’ai de la chance (beaucoup), j’ai un conjoint construit sur le même modèle qui me suit parfaitement et avec qui les choses se font naturellement et avec fluidité… Alors ON ou OFF, je dirai un peu les deux mais en alternance régulière 😉 Il est l’homme derrière moi comme je suis la femme derrière lui.
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On entent encore beaucoup ces mots aujourd’hui, on attend encore que les femmes mettent leur vie entre parenthèse pour leur conjoint. Je crois pour ma part que cette décision devrait être une décision de couple. De plus en plus de femmes occupent des postes importants et d’hommes restent à la maison pour s’occuper de leurs enfants. Du moment que chacun y trouve son compte.
Je ne suis moi même pas carriériste, mais je me suis assez écrasée par le passé. J’aspire à un équilibre.
Bises ma belle Cristina et bon weekend à tous (bonnes vacances aussi!)
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