Vous avez été nombreux (au moins 10…oui, à mon niveau, c’est beaucul) à vous interroger au sujet de ma disparition de la blogosphère au cours des dernières semaines.
N’appelez pas la brigade des mineurs disparus, j’ai un peu plus de 18 ans, même si je sais (bande de petits fous), que je ne les fais pas, alors ne les dérangez pas pour cela, tutto bene.
C’est bien moi qui t’écris, bouillotte sur les pieds, The Voice en Replay, emmitouflée dans ma couverture, pour te rassurer.
Comme dirait l’amie Céline « I’m alive ».
Tout va bien l’ami, je ne suis pas partie en désintoxication digitale, bien qu’il soit manifestement très tendance de l’affirmer dernièrement.
J’ai pris du temps, du bon, du moins bon, j’ai flâné ici et là-bas.
Vianney en personne m’a appelée et m’a demandé « T’étais oùouhouhouhhouhouhuhou?».
Vous savez déjà ce que je lui ai répondu.
Ce week-end par exemple, l’amoureux et moi sommes partis, pour notre rendez-vous mensuel en one to one.
Si tu me lis depuis quelques temps, tu auras compris que nous accordons une grande importance au sexe aux moments passés tous les deux, loin de notre quotidien, pour quelques heures,un jour, une nuit.
Cela pourra être une escapade dans un hôtel parisien de charme, le temps d’une nuit langoureuse au calme, un week-end dans une destination proche en Europe, une sortie spéciale, bref, nous aimons à casser la gueule à la routine et nous rappeler un peu plus fort que nous sommes amoureux malgré un quotidien parfois teinté de nuances de gris.
Ces rendez-vous sont pour nous très importants.
Nous sommes tous les deux Docteurs en sciences de la guimauve et adorons exhiber nos connaissances en la matière.
Le calendrier nous rappelait notre mignardise mensuelle : un week-end dans la Baie de Somme.
Pour être sincère avec toi, cher lecteur, aller plus au nord que Paris ne m’émoustille pas vraiment la culotte.
Attendez, gens du nord, ne m’attaquez pas à coups de poireaux et ne me lancez pas toutes vos bouteilles de bières vides à la tête !
Il y a une raison très acceptable pour cela : la météo.
Je suis la fille du soleil, Esteban mon fils en est le plus digne descendant, c’est génétique, nous aimons la chaleur, le ciel azur, l’astre, l’étoile qui nous procure l’énergie pour croquer la vie.
Or, mon ami, Catherine Laborde (Kathy pour les intimes), nous avait annoncé une météo déprimante à souhait pour tout le week-end (comme souvent dans le nôôôôôôôôôôôôôrd).
Ma valise contenait donc un corset, des bas sexys, un body de fille pas très sage, des tas de choses complémentaires à une cohabitation rapprochée dans une chambre.
Lors de notre arrivée vendredi soir, nous avons pourtant été accueillis par un ciel totalement dégagé, dans lequel nous avons pu admirer les constellations, histoire que l’amoureux m’en mette encore une fois plein la vue avec ses connaissances astrales.
Tout laissait à présager une belle journée pour le lendemain.
Nous avions réservé une chambre pour 2 nuits à l’hôtel Le Cap Hornu, situé juste en face de la Baie de Somme, à Saint Valéry sur Somme exactement, avec une vue imprenable sur cette dernière (que nous vous conseillons vivement).
Nature, silence, paysages pittoresques, fruits de mer, partie de pattes en l’air, le menu était composé.
Le domaine ressemble à un corps de ferme, charmant ce qu’il faut, avec piscine (zut, j’avais oublié mon maillot), cours de tennis, un très beau restaurant et des petites chambres douillettes.
C’était bôôôôôôôôô.
Pourtant, quand je suis arrivée là-bas, j’avais une sorte d’amertume dans la bouche.
Je fermais les yeux, j’essayais de chasser ces images de ma tête, de les laisser filer avec la brise nocturne.
Rien à faire.
S’il faut que je te raconte le beau, je me dois de te raconter également le moins beau.
Il s’avère que pour rejoindre l’autoroute qui nous conduisait en Picardie, nous avons traversé une bonne partie du département 93, notamment Saint-Denis.
Lors d’un croisement, nous avons marqué l’arrêt à un feu rouge et avons été soudain surpris de voir des dizaines de personnes jaillissant de nulle part, dans la nuit noire, sous une pluie glaciale, arborant des morceaux de cartons où il était écrit maladroitement « Syrian refugees ».
La plupart de ces personnes portaient de jeunes enfants dans leurs bras, parfois des bébés.
Je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières mais ce fut quand même un électrochoc.
C’est triste et futile de dire cela, mais ce sont des images que nous voyons normalement à la télévision.
Nous imaginons sans aucune difficulté ce qu’ils ont pu traverser, mais en sommes certainement loin, très loin.
Je me suis tout à coup sentie complètement ridicule à m’entendre me plaindre de la circulation chaotique en région parisienne, à manger mes chips de légumes bio, et à penser à la livraison de mes nouvelles sneakers commandées dans la journée, bien au chaud dans la voiture.
Et j’ai eu honte.
Honte de ne rien faire, de me sentir impotente, impuissante, d’être un peu lâche.
Un peu lâche car mon premier réflexe a été de verrouiller la porte, on ne sait jamais, la zone n’a pas très bonne réputation.
Bravo Cristina.
Ce furent quelques longues et interminables secondes.
Des regards tristes, hagards, lourds, désemparés.
La misère de Calais, nous l’avons touchée aux Portes de Paris.
Si les images dans ton petit écran plat peuvent t’atteindre, crois-moi, le live a un pouvoir encore plus impactant.
Et tu sais ce que j’ai fait ?
Rien.
J’ai passé mon chemin, après tout je partais en week-end et je ne pouvais pas à moi seule palier à cette détresse et cette situation de crise.
Et ces enfants m’ont accompagnée dans mon sommeil, je les voyais, les revoyais, imaginais les miens.
Quelque chose m’échappe dans ce monde, je ne sais quoi.
Je me sentais presque coupable d’aller profiter de la vie.
Pourtant elle continuait, la vie.
Pour nous, du moins.
Kathy s’était trompée, pour notre plus grande réjouissance, et l’astre solaire était au rendez-vous.
Nous étions quand même un peu loin de la canicule, mais avons réussi à passer notre journée dehors: ballades sur les plages, ramassages de bois flotté pour construction d’objets de déco, randonnée sur les falaises d’Ault.
Déjeuner traditionnel de moules frites accompagnées d’une bière 5 étoiles, élémentaire.
Si les températures ne sont pas très élevées dans la région, nous retiendrons la chaleur humaine de leurs habitants, très accueillants.
Dans la nuit de samedi, ces familles ont rejoint mes pensées, une nouvelle fois.
Je les ai honteusement chassées avec un parfait de café à la crème de marron, boule de vanille, sauce caramel.
Le soleil est apparu en fin de matinée le dimanche mais un autre acteur faisait son entrée en scène: le vent.
Un vent glacial, cette bise qui te coupe les oreilles et te redessine les tétons.
J’ai dit à l’amoureux que je ne voulais plus jamais partir en Sibérie et je le sommais de nous faire déménager dans un pays chaud sous peu (genre demain).
Il y réfléchit, moi aussi.
Sérieusement.
Puis j’ai repensé à ces familles.
J’ai arrêté de minauder comme une enfant gâtée.
Nous avons bien profité de ce week-end malgré tout et n’avions pas envie de rentrer.
Surtout de ne pas repasser par Saint-Denis en fait.
Pour ne pas terminer ce billet sur une touche de tristesse, je vais l’édulcorer avec mes minutes glamour du jour.
J’ai eu la chance de rencontrer Garance Doré lors de la séance de dédicaces de son livre « LovexStylexLife » dont je t’avais déjà parlé ici.
Est-ce que tu lis les étoiles qui sont encore dans mes yeux ?
Je suis tombée sous le charme, cette fois-ci dans la Real Life, car j’étais depuis longtemps amoureuse de son style, son écriture, son humour, son talent, sa classe folle.
Garance est une fille ADORABLE, avec un rire et un sourire tellement communicatifs.
Belle, élégante, elle n’en reste pas moins d’une simplicité et d’une humilité très touchantes.
Elle a pris le temps de discuter avec chacun d’entre nous, très sincèrement, si naturellement.
Aujourd’hui, j’ai de nouveau 15 ans et me suis sentie comme une groupie.
Sauf que quand j’avais 15 ans, je campais devant l’hôtel des New Kids on the Block.
Aujourd’hui je suis aller dire merci à cette fille au parcours de combattante, tenace et déterminée.
Cette fille qui grâce à sa passion, ses billets et ses histoires si bien racontées m’a donné tant de fois la pêche et envie d’aller de l’avant.
Cette fille qui est la définition même de LOVE, de STYLE, de LIFE.
Garance, je la définis en un mot : SOLAIRE.
Solaire,tout ce que je ne suis pas sur cette photo que je devrai avoir honte de montrer, prise pas une personne qui ne maîtrise pas les photos sur un smartphone (en vrai j’étais comme une petite fille face à son idole, mais bon, je vous avais dit que je vous montrerai aussi le moins beau).
Bonne semaine à tous !
J’adore le blog de Garance, du coup ça me fait plaisir d’entendre qu’elle est sympa sans la vraie vie aussi 🙂
Quant au réfugiés, nous n’y sommes pas confrontés de la même façon ici. Mais j’ai donne des cours d’anglais a une refugiée congolaise ici et j’ai fait un don de fringues d’hiver aussi. Au moins je me dis qu’à ma petite échelle j’ai aidé.
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Quand tu reviens ce n’est pas pour rien ni à moitié 😉 🙂
« Nous sommes tous les deux Docteurs en sciences de la guimauve » : j’adoooore 😀 et le reste à l’avenant 😉 🙂
C’est une région que je ne connais pas la baie de Somme, et j’aimerais bien aller y faire un tour 🙂
Quand on est « choppé » comme ça, brutalement, sans crier gare, alors qu’on va vers « autre chose » on est scotché par une vision qui nous met mal à l’aise et on ne sait plus quoi faire…. alors…..on ne fait rien… c’est juste une constatation, car tout le monde fait pareil, moi comprise 😦 Et puis des fois, ça déclenche, déclenchera un « ressort » et hop on prendra une autre décision 🙂 ça m’arrive aussi 😉
Bonne journée Cristina 🙂
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Bonjour Catherine, merci 😉 Franchement la baie de somme est très jolie, mais doit être certainement plus agréable à visiter quand les températures sont plus clémentes…Merci pour ton message ! Bonne journée et à bientôt !
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Mes parents sont des habitués de la Baie de Somme… mais pour eux c’est le sud !!!! 😉 😉 Pour les réfugiés, je partage ton… je ne sais pas quel mot utiliser… horreur ? c’est tellement écoeurant ce qui arrive à ces gens… parfois j’ai honte également de vivre dans autant de confort. Qu’est-ce que je fais ? concrètement pour eux rien !
Et pour Garance, bah, je suis son blog depuis des années ! la chance !!!! bisous ma belle
Fedora
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Coucou Fedo, lol je comprends pour la baie de somme, tout est relatif 😬 Pour les réfugiés, j’étais d’autant plus choquer qu’on nous arme dans les médias surtout de Calais mais jamais on avait évoqué ça ou alors je vis dans un monde parallèle … Arff… Je viens de comprendre pour ton niveau blog .. Je kiffe😉 Gros bisous
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Si seulement Machinette Fielding s’était inspirée de toi pour son personnage de Bridget Jones j’aurais préféré. Tu as l’art de raconter les petits riens et les grandes questions qui font une vie…
Bisous ❤
Ps : Les NKOTB, toute une époque 😉
PPs : Je ne m'étais pas aperçue de ta disparition ayant disparu également 😉
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Oh quel joli compliment Aileza! Tu sais que je rêverai d’écrire un livre du même genre ? Tu touches en plein dans dedans ! Gros bisous ❤️
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Eh bien lance-toi ma belle, je serais ta première fan ! Je pense sincèrement que tu as un ton bien à toi qui fait mouche et un talent indéniable ❤ Et c'est une lectrice hyper exigeante qui te dit ça^^
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Oh 😊 merci mon Aileza, venant de toi, ça me fait VRAIMENT plaisir ❤️❤️
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Et réciproquement, ton soutien m’est précieux 🙂 Bonne soirée ❤
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Merci. Et blague à part, toi tu y go aussi, ce serait vraiment du gâchis de cacher ce talent. Bonne soirée à toi aussi 💕
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Jadis, nous sommes allés avec l’homme dans la baie de somme et avions vraiment beaucoup aimé! 🙂
Bon… moi je ne connais pas Garance… je sens que je dois avoir honte non? 🙂
Concernant les réfugiés… et l’horreur humanitaire qu’ils subissent… ce que je vais dire est terrifiant… j’y pense tous les jours… et puis j’oublie… j’y pense encore… et puis j’oublie encore… etc. Je culpabilise de ne rien faire… et je ne fais rien… ne voyant pas du tout ce que je pourrai faire… 😦
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