Desperate ado’s Mum

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Le jour, je souris, je vis.

Le soir souvent je pleure, je me meurs.

Je me meurs de trouver enfin la clef du bonheur pour l’ado qui n’en finit pas de m’enseigner malgré moi, toutes les couleurs de la vie, surtout les tons gris, ces nuances qui vous acheminent vers l’obscurité et la nuit.

Je cherche partout cette clef, ce Saint Graal qui saurait lui donner le sourire, qui pourrait m’offrir la sérénité.

Rien à faire, je suis à deux doigts de me rendre à Fort Boyard pour supplier l’aide de Passe Partout.

Le temps passe, les jours ne se ressemblent pas mais la situation ne s’améliore pas, et cerise sur le gâteau, je ne maigris pas non plus.

Tu saisis ma détresse ?

Je me sens une maman pitoyable, sans qualité et talent pour y arriver, je me sens dépassée.

Parfois envie de démissionner.

La volonté, je l’ai pourtant ; je vais au sport tous les jours, c’est vous dire.

Le courage je pense l’avoir aussi, sans vouloir m’auto-congratuler, j’arrive à rentrer dans la chambre de l’ado sans en ressortir sans aucune lésion, soit-elle physique ou nasale.

Pourtant, dès que je passe la porte de la maison le soir, souvent dévastée par ma journée et les transports, et que je revêtis mon plus beau sourire avec mes lèvres fraîchement remaquillées dans l’ascenseur, ma bonne volonté et les courses dans les bras, tout s’effondre en quelques minutes.

L’ado exprime grandement la joie de me voir avec des grognements et des onomatopées dignes des fables de La Fontaine.

Inévitablement, reproches et lamentations font leur apparition, je ne suis pas la bienvenue dans son monde et je suis la maman la plus has-been de tous les temps parce que je lui demande de mettre un terme à cette émission hautement culturelle qu’est «  Les anges de la télé-réalité ».

C’est sûr que mettre la table ce n’est pas un échange équitable, me raconter sa journée une épreuve du Mud-Day, me dire ce qui le tracasse digne de la torture tchétchène.

Il n’hésite pas à provoquer, me choquer et me pousser dans mes retranchements.

Pourtant je sais que sa souffrance est grande, son mal être apparent.

Je me fais violence pour continuer le combat, ne pas baisser les bras.

Lui dire je t’aime est devenu un véritable tour de force, car si je l’aime parce que c’est mon enfant, j’aurai plutôt envie de lui crier qu’il m’insupporte et que je souhaite qu’il change TOUT DE SUITE.

Alors, je lui ressasse les mêmes mots sans cesse, je lui parle, je l’insupporte à mon tour, je l’étouffe de conseils et d’avertissements, je veux comprendre, je veux qu’il sache que je suis là.

J’essaie de nouer le dialogue au travers ce peu de choses futiles auxquelles il porte un intérêt, m’y intéresse à mon tour, l’encourage et le stimule comme je le peux.

J’ai pourtant l’impression que ce n’est jamais assez.

Après chaque tempête, un court instant de répits nous est accordé à tous et la houle nous frappe à nouveau.

Je coule, nous coulons.

Refaire surface rapidement, il le faut.

Pourtant je m’accroche au ponton flottant, je veux rire avec lui, je veux le soigner quand Il se sent blessé, lui donner la main quand il est à terre.

Je résiste, je me fais patience, vous me trouverez d’ailleurs à la lettre R du petit Robert, à la définition de résilience.

Tout ceci est bien éprouvant.

Mais dites-moi ado’s mum, comment faites-vous pour tenir le coup ?

N’êtes-vous pas DESPERATE?


18 réflexions sur “Desperate ado’s Mum

  1. Je n’ai pas vraiment de conseils a te donner mais je te souhaite bien du courage. Je pense que c’est important que tu continues a resister, a poser des limites et a lui montrer que tu es la. Y a t’il dans son entourage des adultes qu’il apprecie et avec qui il pourrait discuter?
    Et sinon tu es CANON donc pas besoin de t’en faire pour le poids 🙂

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  2. Je n’ai pas d’enfants mais en revanche j’ai été ado il n’y a pas si longtemps.
    C’est une période vraiment difficile où on se cherche, et où la mélancolie n’est jamais loin.
    Les adultes veulent conseiller, et ça part d’une bonne intention, mais l’ado a besoin de vivre ses propres expériences. Si tout va bien il se rendra compte plus tard que sa période « anges » était vraiment ridicule 😉
    En tout cas, même si je pense que c’est une bonne chose de ne pas baisser les bras faces à ses réactions d’homme des cavernes, garde dans un coin de ta tête que tu n’as pas d’emprise sur les maux existentiels de l’adolescence. Reste présente pour lui, et avec les années, c’est de cela dont il se rappellera. Et quand il aura grandi et se sera extirpé de cette crise, il saura reconnaître ton amour et toute la bonté que tu as eu pour lui.
    C’est en tout cas ce qu’il s’est passé pour moi et mes parents 🙂
    Je me rappelle avoir été vraiment très chiante et désagréable ! Bon courage 😉

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    1. J’ai l’impression qu’ils sont durs de plus en plus tôt… Ce sont d’autres difficultés ! Profite bien quand même des bisous et des calinous. Mon 7 ans m’en fait encore ! Bises

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  3. Ma belle Cristina, je suis de tout coeur avec toi. On se sent sans ressource face à un tel comportement. Mais le plus dur c’est qu’on sait combien l’enfant souffre aussi.
    Alors laisser faire le temps, donner de l’amour.
    Parfois je me sens moi même dépassée par l’attitude mon fils, il n’a que 3 ans!
    Garder le sourire et se souvenir du meilleur. Ta présence est essentielle pour lui. Il en a besoin. Mais il a aussi besoin de prendre ses distances, de se trouver, loin de tes critères de vie.
    Je pense fort, très fort à toi et t’envoie des bisous tous doux.

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    1. Ah merci ma Marie! Not Easy! Comme je disais à Delphine, dur de donner de l’amour, de puiser au fond de ses ressources et de prendre sur soi pour n’avoir que des coups de bâton en retour. Bon we, je t’embrasse ! A la semaine prochaine 😉

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  4. Je me doute qu’on puisse avoir envie de démissionner, mais sais aussi que l’amour est le meilleur des remèdes, même si les résultats ne sont pas forcément probants tout de suite et que les dents ont le temps de grincer encore plus d’une fois… je te souhaite de trouver un peu de sérénité. A tous les deux. Et que lui arrive à exprimer ce qu’il ressent au plus profond de lui-même. Courage. Gs bisous

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    1. Merci Delphine! Oui, j’en suis convaincue aussi mais ce n’est pas pour ça que c’est facile. C’est dur de donner de l’amour et de n’avoir que des coups de bâton en retour ! Patience ! Gros bisous ! ( contente de relire)

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    1. Chez moi ça a commencé dès l’entrée au collége, ça s’est accentué en 4 ème… Cette année est la pire, on le dit que ce n’est le début! Bon, profitons des petits bons moments alors! Je pense que le fait d’avoir passé 3 ans dans un College où ils étaient tous pourris gâtés n’a rien amélioré! Bisous et bon we Fedo!

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  5. Coucou ma Cristina, je comprends ton désarroi. A chaque âge ses difficultés, même si l’adolescence est réputée pour être sacrément dure à gérer.
    Cosminou du haut de ses presque 15 mois commence à souffler quand je lui dis plusieurs fois de suite la même chose (oui, il n’obéit pas du premier coup) je dois m’inquiéter ? 😀
    Bisous et courage
    Signé une maman cosmique et épuisée^^

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    1. Coucou Aileza! Ah je comprends que tu sois épuisée, les deux premières années sont tout de même très éprouvantes, surtout physiquement je trouve. Et ton Cosminou te teste déjà! C’est normal ! Sois ferme, ne craque pas! A l’adolescence, effectivement ce sont d’autres difficultés, plus d’ordre psychologiques ! Je regrette tout de même le temps des bisous et des câlins 😔 Il y a de jours plus durs que d’autres, mais en ce moment c’est la totale ! J’attends la prochaine éclaircie ! Gros bisous ma cosmique, tiens bon!

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  6. Princesse pipi n’a pas soufflé sa première bougie mais je vois mes petits chatons d’élèves…et ceux qui sont dans le creux de la vague. Il faut toujours trouver du positif et puis pour les anges…c’est pour être comme tout le monde et expliquer à son professeur de français dans un devoir  » que c’est maaaaaaaaaaaaaaaal mais que ça donne envie de se donner les moyens pour ne pas finir pareil à se ridiculiiser dans la télé des gens ».

    Pour être honnête, je trouve que tu t’en sors bien. Dans mon collège, je n’ai pas entendu souvent des  » putains ma mère elle est trop reloue, elle est toujours sur mon dos à savoir ce qui se passe. Genre je vais lui raconter ma vie alors que y’a que ma bestasistah qui peut comprendre ce que je vis. » et quand on est prof et qu’on aime d’amour ses élèves et bien ça inquiète.

    Quand j’entends les élèves se plaindre que leurs parents sont trop sur leur dos, ça me rassure. Je me dis qu’ils ne sont pas seuls, qu’on les aime et que ce sont des ados entourés, avec des problèmes normaux et qu’ils vont très bien passer le cap.
    En revanche, ceux qui ne s’en plaignent pas, qui ont des parents  » trop cools » …en général, ont un déficit d’affection et finissent par en faire beaucoup juste pour marquer l’attention et qu’on les regarde de près. Car oui, ils aiment avoir les parents et les profs sur le dos : ils peuvent se plaindre ces ingrats et ils ont de bons sujets de conversation.

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