A ma guise

Depuis le 27 mai, joyeuse et chaude journée où j’ai souhaité la bienvenue à quelques rides invisibles au commun des mortels, arraché 7 nouveaux cheveux blancs mais aussi fêté les 30 ans de mon frère, je n’en fais un peu qu’à ma guise.

Oui, le 27 mai dernier, j’ai eu un an de plus et je suis officiellement une cougar en devenir.

Rassurez-vous, je le vis très bien, j’adore être le fantasme de ces jeunes premiers qui sentent encore le lait maternel et le mustela.

Le 27 mai, j’ai également appris que j’étais prête à quitter mon poste actuel et que je pouvais saisir ma plume et mon encrier pour inscrire sur une feuille longtemps rester blanche, les 3 mots providentiels :

LETTRE DE DEMISSION

Je quitte mon confort et des gens que je connais bien et que j’apprécie, mais aussi ceux que je n’ai finalement jamais réussi à cerner et que j’apprécie moins, une routine devenue trop routinière, je vous l’assure, le pléonasme est nécessaire.

Je suis prête pour un nouveau saut à l’élastique, n’en déplaise à mon acrophobie vieillissante.

Je ne sais pas si c’est le fait d’être bonifiée d’un an ou de tracer un nouveau chemin professionnel, je me sens soudain délestée d’un poids certain (au sens figuré, bien sûr).

Depuis le 27 mai, je nargue les obligations, je tutoie presque la désinvolture que j’assume finalement assez bien.

Tout est devenu léger, comme si la vie était désormais cuisinée à l’aspartme et au bridelight, avec le goût et la texture d’une bonne religieuse au chocolat.

Tout n’est pas si grave, rien n’est si important.

Ne pas répondre au téléphone et ne plus s’en faire.

Traîner un peu plus le matin et se rendre compte que cela n’a pas d’incidence sur le cours de la bourse, finalement.

N’accorder de l’importance qu’aux gens et aux choses qui le valent bien, se foutre infiniment de ce que pensent les autres.

Ne plus culpabiliser.

Ne plus en vouloir à personne, oublier la rancune et les sentiments négatifs, qui, finalement n’assouvissent aucune peine.

Prendre du temps rien que moi, sans me sentir un monstre d’égoïsme pour autant.

Prendre aussi du temps avec les miens, mes parents, mon frère, mes enfants.

Penser d’abord à moi et après aux autres, comprendre que je ne peux palier à tous les problèmes du monde.

Dire non.

Regarder droit devant, laisser derrière soi ce qui ne nous fait pas grandir.

Ne plus subir.

Buller et aimer ça.

Rire à gorge déployée jusqu’à me sentir enivrée.

Dire tout ce que je pense, plus ce que je ne pense pas.

C’est absolument fou ce qu’un changement dans votre vie peut insuffler comme énergie positive.

Un vent de légèreté, une nouvelle senteur, une brise de renouveau.

Je ne sais pas pour combien de temps mais depuis le 27 mai, je n’en fais qu’à ma guise, et bordel qu’est-ce que ça fait du bien.

                                                                        , cougar et nouvelle vieille en pleine forme


10 réflexions sur “A ma guise

  1. Bravo pour ce nouveau poste!! Ca doit te transformer ce genre de choses (la preuve, tu te sens vivante!). Moi je me pose toujours des questions – attendons les vacances pour y voir plus clair!
    ps – Il faut qu’on se cale un déjeuner avant que tu ne quitte le coin.

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