Traité de paix à Amsterdam

Quelques jours avant la fin de mon préavis qui ne passait décidément pas assez vite (3 mois cela semble une vie entière quand tu arrives au bureau à reculons tous les jours) et surtout avant la rentrée, je pris une bien inconsciente décision, certains la qualifieraient même de masochiste.

Les relations avec l’ado ne faisaient en effet qu’empirer, malgré les vacances, la Sardaigne et tout le bien être qu’un humain normalement constitué devrait ressentir après cette parenthèse bleutée.

Nous courions droit au mur et je ne souhaitais absolument pas que l’ado rentre au lycée avec cette colère inexplicable, de même que je ne voulais vraiment pas commencer mon nouveau job avec le sentiment d’avoir échoué, une nouvelle fois.

C’était ça ou la noyade accidentelle dans la Marne. Si, si.

Il avait été très dur pour lui de se faire une place entre les deux petits pendant les vacances, qui monopolisaient sans cesse l’attention de tous, et, l’amoureux qui, remplissant parfaitement sa mission, restait très proche de moi.

J’ai donc été, il faut le dire, très peu disponible pour lui, encore moins quand je le voyais tous les matins (vers midi en fait) avec son attitude blasée et qu’il se montrait heureux et enthousiaste comme si nous nous trouvions en Syrie.

Je recentrais donc tous mes chakras (mais vraiment tous), cassais ma tirelire et oubliais au passage les nouvelles chaussures que je voulais m’acheter pour la rentrée pour lui proposer quelques jours en amoureux, dans une destination qui pouvait lui plaire assez pour qu’il sourisse naturellement 5 fois pendant le séjour (les fois où il s’aperçoit qu’il y a du Wi-Fi ne comptent pas).

Vous aussi vous trouvez que je suis suicidaire, n’est-ce pas ?

Nous voilà partis pour Amsterdam, avec pour objectif principal la signature d’un traité de paix.

Je comptais sur la déconnexion de la réalité quotidienne et de la routine pour pouvoir réussir à communiquer de nouveau avec lui.

Pendant 4 jours je n’aurai pas à lui rappeler de mettre la table, de prendre sa douche, de descendre les poubelles, d’arrêter de faire la tête.

Pendant 4 jours, j’allais devoir le supporter 24/24H, mais que m’était-il donc passer par la tête????

OMG

C’était juste lui et moi, hors de notre périmètre, sans avoir à courir après le temps, sans avoir à faire semblant.

Comme pour dans un couple, je suis convaincue qu’un break peut être salutaire pour redonner un nouveau souffle à la relation parents-enfants.

Il s’est montré très content et surpris à la fois, quand je lui ai annoncé que nous ne partions que tous les deux.

Puis il s’est inquiété de savoir si tout allait bien entre l’amoureux et moi, trouvant totalement anormal que nous ne voyagions pas ensemble (bah oui alors !).

Rassuré sur ce point, son inquiétude se déporta vite sur la présence du Wi-Fi dans notre hôtel.

Pendant 4 jours, j’ai donc partagé mon intimité et la même chambre d’hôtel que mon fils, il a pu admirer ma scoliose et mes fesses parfaites de très près, j’ai fait pipi la porte ouverte, communion totale je vous dis.

Il m’a demandé pourquoi je ne faisais jamais la grosse commission, l’heure était venue de lui expliquer mes problèmes de transit ( il ne croit plus à l’histoire des paillettes, l’amoureux si).

Si je dois faire un bilan aujourd’hui, je peux dire qu’il est positif.

Nous ne nous sommes presque pas disputés, il s’est montré plutôt de bonne composition malgré les heures de marche indispensables pour explorer la ville, il n’a presque pas râlé.

Je dis presque car un ado qui ne râle pas et avec lequel vous ne vous disputez pas, n’est pas un ado, vous le savez bien.

Je pense avoir lâché du lest et toléré certaines ado-attitudes qui m’horripilent au quotidien.

J’ai laissé couler.

Parfois, cela est nécéssaire.

J’ai essayé de lui faire plaisir au maximum et il ne s’en est pas privé.

Un ado ne perd jamais le nord, sachez le, quand cela concerne son intérêt personnel.

Je lui ai donc accordé quelques bons restaurants et quelques séances shopping.

Peut-être devrai-je, dire « NOUS nous sommes accordés ».

Ce serait définitivement plus juste.

J’ai pris conscience qu’il fallait que j’arrête de penser que je fais quelque chose pour lui, je dois me convaincre que je le fais pour « NOUS ».

J’ai essayé de lui parler, de lui expliquer à nouveau certaines choses, plus calmement, la douceur de nos journées permettait de rendre certains sujets moins lourds et pénibles.

Nous les avons rendus plus légers et comestibles, assis sur un ponton au bord de l’Amstel, contemplant la façon de vivre de ces jeunes amstellodamois, insouciants.

Il ne manquait plus que vivre ensemble notre première expérience dans un des nombreux coffee shops de la ville (nous ne l’avons pas fait, hein).

La ville, l’a t-il aimée ?

Il a ADORE !

Il a été séduit par son charme incroyable, par ses maisons aux façades colorées et dingues, son ambiance folle, son originalité, la vie de ses habitants qui se compose allègrement autour de l’eau.

Amsterdam, c’est une ville qui vit en orgie permanente : le nombre de restaurants et de bars est juste surréaliste, tout semble se tourner vers la fête et la joie de vivre, vous tournez la tête et vous avez toujours quelque chose à faire, à admirer, à boire ou à manger, cela grouille de gens partout, it’s AMAZING !!!

A Amsterdam, toutes les folies sont autorisées !

L’ado a évidemment émis le souhait de faire une virée dans le Quartier Rouge, sans savoir vraiment ce qu’il allait y trouver et surtout ce qu’il allait ressentir, poussé par la curiosité et le sentiment d’interdit.

Passée l’excitation et après avoir vu quelques jolies (et d’autres moins jolies, beaucoup moins jolies) créatures de très près, derrière leurs vitrines, il a affirmé se sentir dégoûté de ce commerce de la femme et de ses attributs, qu’il ressentait même de la peine…

« Pourquoi les hommes viennent si nombreux ici pour ça, maman? ».

Une bière s’imposait…

Mon fils avait donc un cœur…

Je ne suis pas convaincue que l’ado ai changé pour autant et que demain matin, quand il se réveillera, il me fera le baise main et m’appellera « Mère », que je ne sois pas obligée de lui rappeler de mettre son linge sale dans le panier ou de déposer son portable dans le salon à 21:30.

Je sais néanmoins qu’il a été ravi de partager un moment en tête à tête avec sa daronne, entre parenthèses, avant la frénésie et l’angoisse de la rentrée.

Nous avons virtuellement signé un traité de paix, à Amsterdam.

Je vous laisse ici avec quelques clichés pris à Amsterdam et Haarlem (magnifique ville située à 15 minutes en train d’Amsterdam que je crois même avoir préférée, c’est so charmant).

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Devant chaque petite maison…un banc, invitant à la paresse
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Nous ne nous lassions pas de ses jolies façades

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Des bières, un paquet de chips, des amis, un bateau…c’est parti!
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Vélos, trams, bus, métros, tout est fait pour bien se déplacer dans Amsterdam
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Dans une petite rue de Haarlem
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Gold Bike…la classe !
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Tombée de la nuit sur Amsterdam

 

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A l’entrée du Quartier Rouge

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UN SOURIRE !!!!! (ça n’a pas de prix)

Si vous aviez encore un doute, Amsterdam est une destination idéale pour tous, tous y trouvent leur compte, fêtards, célibataires, romantiques, ados, enfants, amoureux, férus de culture, homos, hétéros…c’est une des villes les plus démentes que j’ai pu voir.

Bon courage à tous ceux qui sont en train de préparer leur cartable !
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16 réflexions sur “Traité de paix à Amsterdam

  1. Je reste persuadee (en tant que nulipart, donc a prendre avec un grain de sel hein!) que derriere chaque ado bougon se cache un gros coeur sensible et des hormones en folie qu’ils ont du mal a gerer.
    Je sais que je me transforme en monstre quelques jours chaque mois, du coup quand je repense a la puberte je comprends mieux.
    Bref, c’est super que vous ayez pu passer ces moments ensemble rien que vous deux. Et meme s’il n’en est pas au stade du baise main (laisse lui encore un peu le temps) je suis sur que ca restera pour lui aussi un super souvenir.
    Et en plus tu peux etre fier d’avoir eleve un homme qui est contre l’exploitation des femmes

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    1. Hello ! Justement parce que tu n’es pas maman, ton avis m’intéresse d’autant plus ! Souvent les mamans ne sont pas objectives et je me sens un peu en décalage…Je reconnais quelqu’un quant tu parles de monstre…:-) Merci pout ton comm ! A bientôt !

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  2. Bravo ! Je suis sûre que ce weekend laissera forcément des traces et que ton ado s’en souviendra avec tendresse même si il ne faut pas se leurrer il reste un adolescent ! Espérons que votre rentrée à tous les deux se fasse dans la sérénité ! Bises

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      1. Mince ! J’espère que cela va s’arranger pour ton ado…et je te souhaite plein de bonne chose pour ton nouveau job. Bises

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  3. C’est une super idée ! Tu vois, j’ai la même envie avec ma fille (pourtant encore loin de l’adolescence et même de la préadolescence) : quelques jours en tête à tête avec son enfant. Et à ce que je vois, vous avez apprécié tous les 2 🙂

    Bon courage pour la suite

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