L’amour et les mamans solos

Cela faisait un bail que je n’empruntais le chemin du clavier pour écrire un billet dicté par les réflexions anodines de la vie, les rencontres, la réalité béante.

Quoi de plus inspirant que la vie, la vraie, sans filtre et anti-cernes ?

J’aurai pu écrire ce billet il y a quelques années, à la première personne.

Aujourd’hui, c’est à force d’en côtoyer beaucoup que je pose le sujet au nom de beaucoup d’entre elles, après des heures de discussions et des litres de mojitos.

Je vous rassure, je suis à l’instant présent parfaitement sobre, toute prise de sang ne révèlera qu’un excédent important de chocolat.

Comment font les mamans célibataires pour retrouver l’amour ?

Si à l’heure où, en théorie, il n’a jamais été aussi facile pour un homme et une femme de nouer le contact, tant les sites de rencontres pullulent et s’offrent à nous, cela ne semble pas si évident pour tous.

Et je constate que les mamans qui ont la garde de leurs enfants ont beaucoup moins de chance de tomber nez à nez avec Ryan Gosling ou Bradley Cooper que le papa qui ne voit sa progéniture que le week-end.

Il y a bien entendu plusieurs cas de figures possibles, toutes les situations sont différentes et je ne souhaite pas tomber dans un discours ultra-féministe ou généraliste.

MAIS. BUT. MAS. ABER. しかし.

( je vous impressionne, avouez-le)

Je connais beaucoup de femmes qui suite à leur séparation – que ce soit de leur fait, ou pas- ont obtenu la garde exclusive de leur (s) enfant (s).

Cela signifie que le papa a un droit de visite, généralement tous les quinze jours et la moitié des vacances scolaires.

Une pension alimentaire est alors versée pour continuer à assurer l’obligation qu’ont les parents vis-à-vis des enfants.

Si en face, se trouve un papa qui respecte ses engagements et souhaite honorer son devoir, le volet financier sera une difficulté un peu moins importante et c’est tant mieux.

Il y a néanmoins, beaucoup trop de femmes, qui ne parviennent pas à percevoir cette somme de la part de leur ex-conjoint, n’ayant pour autre choix que de multiplier les efforts pour subvenir aux besoins de leurs bambins.

Entre disputes, luttes devant le tribunal, constitution de dossiers administratifs pour faire valoir leurs droits, elles auront vieilli de dix ans et finiront bien souvent par abandonner.

Cela complique donc beaucoup les choses.

Car si la maman est déjà la seule responsable de la vie quotidienne, de ses aléas et de ses tracas, si c’est elle qui court le matin, rechausse ses baskets le soir, tente tant bien que mal le parfait équilibre entre son job et son rôle de maman, les difficultés financières se présentent alors comme une une sérieuse entrave supplémentaire à l’épanouissement familial.

Une maman qui gère tout de A à Z, à moins de faire appel à Jospéhine Ange Gardien, ne dispose pas d’une seule minute à elle.

Pas le temps de trainer le soir pour boire un verre, car il faut être à la sortie de l’école, faire les courses, les devoirs, donner le bain, préparer le dîner, et toutes les tâches ménagères éminemment respectables (mais surtout essentielles) dont on se passerait toutes. Pas le temps d’écumer les bars et de tenter de se faire aborder par un mâle rutilant. On oublie les sorties en boîte, on décline toute sortie post-travail, on ment.

« Ce soir, je ne peux pas, je ne rate pas un seul épisode de « Top Chef ».

Tu parles.

Si, par grande chance, vous réussissez à établir un lien avec un (e) spécimen de votre goût, au rayon yaourts du Monoprix du coin (ceci est une situation vécue), et que ce dernier souhaite passer à l’étape suivante car il aimerait bien caresser autre chose que le doux duvet de votre moustache pendant la pause déjeuner, à qui donc allez-vous laisser vos progénitures pour un rendez-vous nocturne et plus si affinités ?

Une baby-sitter, crierez-vous tous en cœur.

Cela paraît évident. Mais cela représente un coût non négligeable si vous parvenez à entretenir une relation sur la durée (ou si il/ elle est un bon coup- ok, jeu de mots foireux).

Toutes les femmes n’ont pas la chance d’entretenir de bons rapports avec leur famille et/ou de les avoir à proximité pour les appeler à l’aide en cas de besoin.

Restent à ces mamans, les journées où les maisons deviennent silencieuses le temps d’un week-end, qu’elles passent bien trop souvent à ramasser les jouets éparpillés sur le tapis du salon ou à épiler leurs jambes après trois mois en friche.

Trop court pour construire quoi que ce soit, ne trouvez-vous pas ? (en plus d’avoir fait griller la résistance de la Satinelle).

Il y a également beaucoup trop de papas qui quittent le navire et brillent par leur absence, une fois les sentences prononcées (ici aussi, c’est une situation vécue).

Totalement seules, les mamans se doivent de revêtir le rôle des deux parents, du mieux qu’elles le peuvent, ce qui se fait rarement sans conséquences pour leur condition de femme.

Oui, car bien trop souvent, la maman s’oublie, rongée par un sentiment de culpabilité et une dévotion aveugle aux fruits de ses entrailles.

Elle s’interdit le droit de vivre autrement que pour eux, n’envisage pas de pouvoir jouir de moments de plénitude sans eux, ne s’autorise pas un moment d’égarement.

Une culpabilité à laquelle toute la société finit par contribuer ( la crèche, l’école, votre employeur, la famille, etc…).

Est-il pertinent d’utiliser le mot « sacrifice » ?

C’est ce que je ressens quand j’entends certaines de mes amies ou connaissances affirmer qu’elles n’ont pas le choix et qu’elles doivent négliger leur droit d’exister également en tant que femmes.

« C’est la vie ».

Une femme qui a pourtant forcément des rêves et des désirs autres que ceux d’entendre le tambour de la machine à laver, une femme qui refuse de tenter l’épanouissement en dehors de son rôle de maman.

Par opposition (s’il n’a pas disparu dans la nature), papa jouit du temps comme il le souhaite, peut planifier ses sorties à sa guise et voit par conséquent son nombre de chances d’effectuer une rencontre s’accroitre inversement.

Déchargé de la gestion et des responsabilités du train- train journalier, son esprit est plus libre, le sentiment de culpabilité beaucoup moins important.

Attention, une nouvelle fois, je souligne que beaucoup de papas font très bien leur job, que nombreux sont ceux qui aimeraient à jouer un rôle plus important dans la vie de leurs enfants.

Mais autour de moi, j’ai plutôt des mamans solos qui peinent à s’offrir un autre rôle et qui relèguent instinctivement leur vie sentimentale au second plan.

Et c’est une réalité.

Des mamans qui auraient le droit de retrouver l’amour et que ce parcours ne soit pas aussi laborieux que tenter d’aller chercher un recommandé à la poste un jour de pluie et de grève.

Je ne sais pas, vous, mais moi, je trouve cela injuste, très injuste.

Mais alors, comment changer les choses ?

« Postuler à l’amour est dans le pré » et « s’acheter un sex-toy » ne sont pas des réponses acceptées (on le sait déjà).

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19 réflexions sur “L’amour et les mamans solos

  1. coucou ! Il y a aussi celles qui ne peuvent compter sur le papa parce-qu’elles sont veuves malheureusement. ma maman nous a élevé seuls et a refait sa vie avec un collègue de bureau. du coup c là qu’ils se sont rencontré , sinon, je ne pense pas qu’elle aurait rencontré qq’un d’autre. elle ne faisait rien d’autre que de travailler et s’occuper de nous 🙂
    ça fait du bien de te relire par ici 🙂
    tu manques !!!!
    dounia

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  2. C’est compliqué en effet ma belle. Et plus le temps passe, plus on se demande même si on vaut quelque chose en tant que femme.
    Je pense souvent à toutes ces mamans seules qui en plus ont des difficultés financières. C’est déjà pas facile tous les jours mais quand tu n’as pas de soutien c’est terrible.
    Quant à rencontrer l’amour, c’est parfois une chance à saisir (il faut que l’autre soit aussi prêt à comprendre la situation et à l’accepter).
    Oui ça fait du bien de te relire par ici!

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  3. C’est effectivement horriblement injuste… Parce que si le père dispose d’un droit de visite et d’hébergement (la situation inverse existe, mais je n’ai pour ma part encore jamais rencontré de papa solo ayant la garde de ses enfants) il ne s’agit pas d’une obligation. S’il choisit ne voir que très rarement son enfant, tant pis pour la maman solo qui aurait certainement envie de souffler un peu et exister également en tant que femme. Étrangement, cette situation me semble assez fréquente. Et ne paraît pas scandaliser grand monde. Si la situation inverse se produisait, et que c’est maman qui ne s’occupait plus de sa progéniture, j’entends d’ici les murmures choqués… Alors comment changer les choses ? J’avoue que parce que j’ai été confrontée à cette situation, je me suis posée cette question. Peut-être qu’il faudrait cesser de considérer que le seul versement d’une pension alimentaire est suffisant… Pas besoin d’être parent pour être capable de verser une pension. Et si accorder de son temps (et pas juste une fois tous les 36 du mois) faisait partie des obligations ? Parce qu’au final, c’est un peu ça être parent. Complexe comme sujet.

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    1. « C’est effectivement horriblement injuste… »

      C’est effectivement horriblement injuste que les femmes obtiennent aussi souvent la garde exclusive au détriment du père.

      C’est effectivement horriblement injuste que les hommes qui ne souhaitent pas être pères soient contraints par la loi alors que les femmes ont le choix ou non d’assumer leur maternité. L’intérêt de l’enfant prime sur celui de l’homme, mais l’intérêt de la femme prime sur celui de l’enfant. Voilà une bien belle injustice. Le patriarcat dans toute sa splendeur. Vive l’égalité, hein.

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  4. Pour avoir « connu ça »… abandon par le père biologique, sans pension alimentaire, je peux témoigner de mon cas. J’ai eu la grande chance de pouvoir compter sur mes parents qui s’occupaient de le poulette 2 nuits pas semaine et d’amis en or aussi 🙂 J’ai retrouvé l’amour donc… mais je suis consciente de ma chance d’avoir eu des gens de confiance sur qui compter 🙂
    Bisous Cristina ❤

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  5. C’est en effet une vraie question. Ce n’est pas simple… aujourd’hui mon fils à 20 ans et ce qui me touche particulièrement dans ce que tu dis, c’est la culpabilité et comme tu dis la dévotion aveugle à notre progéniture… J’avais tellement peur de ne pas m’occuper de mon fils en tombant à nouveau amoureuse que j’ai choisi un mec duquel je n’étais pas amoureuse pour ne pas être seul et franchement ce n’est pas une bonne idée non plus ! Et pendant ce temps, le papa lui filait le parfait amour sans se préoccuper plus que ça de son fiston. Puis tu veilles, tu grossis et au bout d’un moment comme dis Marie, tu commences à ne même plus pouvoir imaginer de rencontrer quelqu’un…. Non, c’est pas simple !

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  6. Ajoutez ou non un commentaire …moi qui ne commente jamais rien.
    Qui reste silencieux, dans mon coin.;;soucieux de ne pas ajouter mon capharnaüm à ce trop plein de bruit quotidien.

    Je vais vous rassurez …mais oui…il y a encore plus effroyable qu’une maman célibataire.
    Il y a le papa célibataire car soyez certaine, c’est confirmé, certifié, prouvé ..aucune femme normalement constituée n’aura envie durant son peu de temps qui lui reste de passer du temps avec un autre de ces êtres préoccupés par le soucis de savoir si oui ou non il n’a pas oublié le sac de gouter ou la tenue de judo.

    Et lui aussi, le papa célibataire avec garde d’enfants il doit faire face au même genre de remarques mais pourquoi ne prends tu pas de baby-sitter…d’abord parce que je n’ai pas les moyens et puis surtout parce qu’ils sont petits.

    Parce que oui…le papa ..il doit aussi faire face aux questions et remarques de ses chers petits …Papaaaaaa ? Papaaaaaaaa ! pourquoi on est toujours avec toaaaa et pa avai mamannnnnnnn…Papaaaaaa….tu croa qu’elle pense à moaaa mama ? elle m’a pa oubliai mama ???

    Et puis le papa plein de bonne volonté, il doit faire face aux docteurs, aux dentistes, aux anniversaires tout seul …aux sortie dans le parc, dans les jardins ou il voit les autres parents ensemble et lui il est tout seul à se foutre plein de chagrin dans la tête et qu il ne doit pas le montrer à ses enfants.

    Les mamans à l’école…elles se parlent…il y a toujours des groupes, des noyaux.
    Mais les papas, ce n’est pas facile…il nous veut quoi celui la….

    Et puis il y a les revues….les journaux …les magazines …tu as vue ma chérie…cette article extraordinaire sur la charge mentale…c’est tellement vrai…ils ne foutent vraiment rien ces métro-mecs égoïstes …vraiment…on a le travail, les enfants, la maison, les machines à laver…et eux ils ne font rien qu’à aller boire des bières au Pub ou à jouer à la PS4…allez les filles…girl power…

    Et comme toutes les autres mamans célibataires avec enfants, vous finissez aussi par ne plus avoir aucune vie …que ce soit dans un pré ou ailleurs.
    Il se regarde dans la glace…il écoute ses enfants…
    T’ inquiètes pas Papa je t’aimerai même quand tu seras sumo….
    Ce n’est pas grave si tu n’as plus de cheveux….on va t’arroser la tête et cela va pousser.

    Avez vous déja vu un sextoy pour hommes ?
    Alors le Papa …il trouve encore plus sensuelle d’aller à la poste chercher son recommandé.

    Allez….courage à tous et à toutes.

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    1. Et oui, je le sais aussi et comme je disais un peu plus haut, j’ai pensé aux papas qui sont dans cette situation car j’en connais personnellement. J’aurai peut être dû intituler mon billet «  comment font les parents solos »…. en revanche, il est normal qu’il y ait plus de femmes puisque les JAF confient plus naturellement la garde à la maman… ce qui n’est pas toujours compréhensible, selon moi…Alors, je sais, pour vous aussi, c’est le même combat, voire pire car plus «  atypique » par rapport aux règles établies par notre société … Courage à vous aussi et merci pour votre témoignage . À bientôt, Cristina

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  7. Bonjour, je suis entièrement d’accord et j’avoue me retrouver dans la description (même si j’en suis un homme) J’éleve seul mes deux petites filles et retrouver l’amour semble presque impossible, car le temps que l’on peut s’accorder est rare alors en accorder à une autre personne c’est encore plus compliqué.
    Et quand on arrive à le faire, il y a vraiment un sentiment de culpabilité qui se fait ressentir vis-à-vis des enfants…
    alors même si ce texte est réservée aux femmes, j’avoue que le lire et voir que je n’étais pas seul dans cette situation, m’a fait du bien.
    Bref bon courage à toutes les personnes dans cette situation et surtout gardez le sourire même si c’est loin d’être toujours facile.

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    1. Bonjour Max, merci pour ce message. Je me suis fait la réflexion, naturellement, quand j’ai écrit ce billet de parler aussi des papas qui sont dans cette situation aussi car je sais qu’il y en a, j’en ai dans mon entourage très proche et les difficultés sont évidemment les mêmes ! Il se tue au travail, donne tout pour ces 4 enfants ( qui l’adorent ) mais à côté de cela, n’a le temps de rien faire … donc l’amour, il l’a oublié ! Et quel gâchis , car il a tant à donner! Cet article vous est tout à fait destiné ! J’avais écris il y a quelques années un article «  Le vendredi des papas » où je parlais un peu, comme je le pouvais, de cette injustice …. A très bientôt ! Cristina

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  8. Séparée du papa de mes enfants, il est malgré tout très présent dans leur vie puisque nous avons instauré une garde alternée.
    Cependant, mes revenus ne sont pas les mêmes que le papa, donc mes sorties ne sont pas aussi faciles que l’on pourrait croire. C’est un budget.
    Et puis il y a aussi le fait qu’une mère célibataire fait peur à un homme.
    C’est facile d’être le coup d’un soir car ça ne mange pas de pain. Ni pour l’un, ni pour l’autre. Mais quand on a envie de refaire sa vie, juste pour avoir une belle histoire, le regard des hommes rencontrés n’est plus tout à fait le même. » Une mère, 2 enfants… elle va me mettre ses gosses dans les pates ». Et du coup, ils deviennent plus des potes.
    Refaire sa vie quand on est maman, c’est un peu plus compliqué que pour un homme. Et je dois avouer, que le père de mes enfants à lui aussi, beaucoup de mal à refaire sa vie.

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  9. Bravo pour ce descriptif très réaliste et humoristique. Cependant, cette situation est surtout française car les pères se sont battus en Belgique et dans les pays nordiques pour avoir 50% de la garde des enfants. Les juges ont compris que cela résout une grosse partie des problèmes financiers et sentimentaux. Que reste-t-il des sentiments du père et des enfants quand ils se voient un xeek-end sur deux ? Et n’oublions pas tous ceux qui ne peuvent pas divorcer car ils gagnent trop peu ? Encore bravo pour ce blog.

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  10. Voilà un billet qu’il aurait fallu que je lise il y a 15 ans 🙂 J’aurais peut être réagi. Ou en tout cas je me serais remise en question. Mais ça, je n’ai jamais eu le temps de faire.

    Je me suis retrouvée seule quand les enfants avaient 2 et 4 ans. Le père a payé la pension 2 ans avant d’expliquer qu’il avait plus envie/plus les moyens. Il a accueilli les enfants pendant la moitié des vacances pendant 3 ou 4 années… avant de disparaitre totalement pendant 10 ans.
    Cela lui a laissé le temps de se marier, élever l’enfant d’une autre. De redivorcer. De refaire à nouveau sa vie avec une autre femme (avec enfants) et de l’abandonner à son tour. J’ai perdu le compte de ses compagnes.
    Pendant ce temps, pour moi, une seule tentative de vie à deux avec un homme que j’ai quitté après quelques mois parce que ses enfants étaient odieux avec les miens. Pas question de leur imposer ça. Ensuite, plus aucune rencontre et aucune tentative, car comme c’est si bien expliqué dans le billet, pas le temps, pas les moyens, des galères d’argent et de santé…
    Aujourd’hui je me réveille avec stupeur. Mes enfants ont 21 et 23 ans, j’en ai 53 et j’ai l’impression que ma vie est finie. D’ailleurs elle l’est : je bataille toujours au quotidien pour m’en sortir et si j’ai le temps de sortir par exemple, je n’ai pas le budget pour. Et franchement je n’en ai plus l’envie, je n’ai plus assez confiance en moi (et encore moins dans les autres)…

    Attention, pas question de regretter quoi que ce soit. Mes enfants sont absolument géniaux, gentils et attentifs aux autres, plein d’humour, responsables, bosseurs, avec des rêves mais aussi le sens des responsabilités. Ils font de longues études mais s’assument financièrement (ils sont boursiers et bossent le WE ou pendant les vacances). Ont plein d’amis, aiment la vie… Alors comment remettre en question mes choix?

    Je n’ai pas l’impression de m’être sacrifiée. Oui, « c’est la vie ». La mienne en tout cas. La prochaine sera différente, s’il y en a une. De toute façon, après 19 ans de vie en solo, je me sens incapable de trouver une place à quelqu’un à mes côtés. Je ne saurais plus faire les efforts et concessions nécessaires.
    La seule chose qui me fasse parfois rager, c’est quand le père, subitement réapparu il y a un an, frime en présentant « ses enfants », beaux-intelligents-gentils-diplômés. En oubliant de dire qu’il n’y est pour rien : il n’a participé en aucune façon à construire ce qu’ils sont. (ok, c’est mesquin de ma part, mais si, je râle quand je sais qu’il la ramène sur le ton « regardez comme j’ai fait des enfants formidables ». J’aimerais au moins pouvoir m’en attribuer le mérite : c’est tout ce qu’il me reste. Avec, bien sûr, la satisfaction immense de les savoir heureux. Même si malheureusement je les vois très peu, car ils sont loin.).

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  11. C’est quoi l’amour ? surtout pas pas l’hypocrisie du mariage. Moi je suis contente d’avoir élevé mes enfants en célibattante et cela ne m’a pas empêché d’avoir quelques amants et d’aller au cours de gym ! mais pas question que les jules envahissent mon territoire et puis ils n’avaient pas envie de s’encombrer de marmots… Jamais vu un homme qui soit un soutien, ça c’est une légende comme celle du Prince Charmant (mais qui est assez nouille pour y croire ?). En observant mon entourage je trouve que c’est plus compliqué à 2 que seul(e) !
    Oui : la frime du père absent qui revient en grand père modèle, c’est énervant.

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    1. « Jamais vu un homme qui soit un soutien, ça c’est une légende comme celle du Prince Charmant (mais qui est assez nouille pour y croire ?) »
      Là tu m’as bien fait rire. J’avoue que je ne suis pas loin de penser ça. Mais je connais UN couple qui, a priori, est soudé, solidaire et équilibré. en tout cas vu de l’extérieur… Et surtout je ne veux pas que mes enfants prennent ça pour acquis : je ne voudrais pas qu’ils n’essaient même pas de construire un couple! Je ne veux pas que mon fils devienne comme son père!

      Après je suis d’accord, élever les enfants seul(e) ça peut être plus simple sur certains points (l’éducation étant un sujet de discorde dans les couples…). Mais pour moi ça a été source de stress, de me demander qui s’occuperait d’eux si je disparaissais (à peine divorcée, j’ai souscrit un contrat de prévoyance qui leur assurait une rente jusqu’à leurs 25 ans si je mourrais avant qu’ils ne soient majeurs. Donc j’ai payé tous les mois pendant 16 ans… pour ma sérénité !)
      Ca me tracassait aussi que mes enfants grandissent avec toujours un seul point de vue, le mien (même s’il est évident que j’ai toujours raison 🙂 ). Heureusement ils ont toujours eu beaucoup d’amis, et pu discuter avec les parents des copains chez qui ils allaient…

      En tout cas, tu es un très chouette exemple de force et d’équilibre. C’est bien d’avoir su te préserver une vie à toi, des amants, des moments pour toi.
      Donc à tous les jeunes parents solo qui nous lisent, vous voyez, c’est possible. Alors vous vous débrouillez pour faire tout pareil que Candy Mary 😉

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