« Changer l’eau des fleurs », de Valérie Perrin.

Le temps file entre les doigts, si vite que j’ai parfois l’impression de ne plus le toucher.

Mille grains de sable qui s’échappent.

A mon grand regret, mes journées ne me permettent plus de rédiger régulièrement de chronique sur les lectures que j’ai appréciées et que je souhaite partager avec vous.

Il y en a eu dernièrement un grand nombre, mais il est certain que si je devais en retenir une, une seule, mon cœur et mon esprit choisissent en chœur le fabuleux « Changer l’eau des fleurs », de Valérie Perrin.

Si j’y avais consacré un court post sur Instagram, il m’est impossible d’en rester là, c’est trop éphémère et ce livre mérite plutôt l’éternité.

Plus qu’un coup de cœur, c’est bel et bien transie d’amour que je suis ressortie de ce roman empreint de magie.

C’est incontestablement ma plus belle lecture depuis longtemps.

De celles qui vous laissent imprégnés de leur parfum, qui vous font planer, dans un état de béatitude parfait, état de torpeur duquel on aimerait ne plus émerger.

J’ai longtemps hésité avant d’écrire ces lignes car j’ai pensé ne pas être à la hauteur, ne pas avoir les mots justes pour restituer comme il se mérite, ce que l’autrice nous délivre au fil des pages.

Et c’est d’une façon totalement décousue que je vous en parle, mille idées et sentiments s’entremêlant à l’évocation de cette fabuleuse écriture poétique de Valérie Perrin.

A la fermeture du livre, on comprend mieux la phrase de la quatrième de couverture :

« Un hymne au merveilleux des choses simples »

C’est tellement cela.

Parce qu’au départ, soyons francs, la situation n’est pas des plus joyeuses.

Violette Toussaint, ô, fabuleuse Violette, est garde cimetière dans une petite ville de Bourgogne.

Contrairement au commun des mortels qui ne verraient en ce lieu qu’une ode à la tristesse, Violette transforme le cimetière en jardin des âmes qu’elle prend plaisir à chérir.

« Qu’ils me prennent ou qu’ils prennent les miens puisque tous les cimetières un jour font des jardins ».

On sait de Violette qu’elle est née sous X, qu’elle a passé son enfance à se tenir le plus droit possible dans différentes familles d’accueil.

Jusqu’à ses 20 ans, âge tendre, où elle rencontre le beau et ténébreux Philippe Toussaint, avec qui elle se mariera et de qui elle héritera ce nom chargé de sens.

Je ne souhaite pas donner plus de détails sur l’intrigue car elle mérite d’être savourée dans les moindres détails par vos soins, je ne vous gâcherai pas ce plaisir.

Quelle chance ont ceux qui ne l’ont pas encore lu !

Valérie Perrin possède un don de la narration rare, qui lui permet de nous livrer une écriture haletante, qui nous coupe parfois le souffle, qui nous prend souvent aux tripes.

On découvre au fil des pages les blessures de notre héroïne, qui porte l’été sous l’hiver.

Le destin ne l’a pas épargnée, les souffrances qui lui sont données de connaître en auraient couché plus d’un.

Pourtant, Violette ne renonce pas.

« Je n’ai jamais penché. Pas même les jours de chagrin ».

C’est dans ce cimetière qu’elle trouvera la quiétude tant recherchée.

En rendant vivants les morts, en offrant son écoute, en transformant les moments de peine en souvenirs de joie.

Violette accueille tous ceux qui sont de passage, dans son univers parfumé, poudré, autour d’une tasse de café ou d’un verre de Porto.

Elle tient même un petit carnet où elle retranscrit le moindre détail des enterrements, une sorte de journal de bord qui lui permet de conserver la mémoire de ces instants, si précieux.

« Il faut apprendre à donner de votre absence à ceux qui n’ont pas compris l’importance de votre présence ».

Un jour, un homme fait irruption dans sa maison, à la recherche de réponses.

Pourquoi est-ce que sa maman, a décidé de reposer aux côtes d’un homme qu’il ne connaît pas ?

Les histoires se tissent, les fils se déroulent, la vie rejaillit de la terre, on décompose les amours pour mieux les unir, pour l’éternité.

Lire « Changer l’eau des fleurs », c’est se laisser ensorceler.

C’est pénétrer des secrets, apprendre à déceler la beauté dans la tristesse, mélanger les saisons et leurs couleurs, rire et pleurer, se délecter des saveurs merveilleuses du thé de Sasha, plonger avec plaisir ses mains dans la terre, sentir le soleil caresser la peau et le sel fendre nos lèvres.

C’est apprendre la résilience, écouter son cœur gonfler, une douce mélodie vous bercer.

Si vous partez en vacances et vous ne devez mettre dans votre valise qu’un seul livre, ne cherchez plus, laissez Violette, Gabriel, Sasha, Philippe, Julien et les autres vous bouleverser pour toujours.

Merci à la fée Valérie pour ce sublime tour de magie.

Je vous souhaite un bel été.

Signature


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