Une autrice à suivre : Mélissa DA COSTA, avec son premier roman « Tout le bleu du ciel »

Chers lecteurs perdus par ces contrées,

je repousse la porte de mon blog avec une envie subite de vous partager mon dernier coup de coeur lecture, qui fait partie des quatre livres que je conseille pour cet été…

Les voici ❤ :

Celui dont je veux vous parler aujourd’hui est un premier roman, toujours à la saveur particulière.

«  Tout le bleu du ciel « , de Mélissa Da Costa m’a en effet particulièrement émue.

Pourtant, ce n’était pas gagné dès les premières lignes.

Je l’avoue, j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire. Je trouvais le début long, les dialogues interminables.
Puis, la magie a opéré.

Au rythme d’une écriture douce et pudique, une poésie en filigrane se dessinait au fil des pages.
Deux personnages cabossés par les intempéries de la vie.

Pour Émile, c’est un Alzheimer précoce, un début de la fin, une mise à mort anticipée.

Pour Joanne, une échappée à une réalité que nous ignorons encore. Mais nous devinons une tristesse profonde.

Émile ne s’est jamais remis de sa rupture amoureuse. Plus rien ne le retient.

Un projet fou: partir en camping-car sillonner les montagnes de France. Vivre et ressentir pleinement les derniers instants. Et surtout , épargner ses proches de sa déchéance.

Joanne la discrète, la silencieuse, avec son grand chapeau  qui lui mange le visage, ses vêtements noirs trop amples, répondra à l’annonce d’Emile. Une folie. La cohabitation entre ces deux là va s’avérer plus que surprenante. Nous découvrons leurs fêlures et leur histoire, au gré des somptueux paysages et des charmants villages où ils décident de s’arrêter. La glace se brise. Mais la santé d’Emile décline. Il y a urgence.
Une plume délicate et précise, un récit très maîtrisé, dont l’émotion monte crescendo et culmine à sont plus haut point dans une fin qui m’a laissée baignée de larmes, une fin à laquelle je ne m’attendais pas, mais vraiment vraiment pas.

Une sublime histoire de résilience et de pardon, de maladie, de vie et de mort, de courage.

J’ai adoré ce premier roman que je ne saurai que vous conseiller de glisser dans votre valise, malgré ses 649 pages, qui se boivent comme du petit lait.

Piquée par la curiosité, j’ai eu envie de poser quelques questions à Mélissa Da Costa qui y a gentillement répondu :

En refermant votre livre, on a qu’une envie : partir sillonner la France et ses trésors cachés. Avez-vous visité chacun des endroits que vous décrivez si bien ?

Héhé non, c’est là l’imposture. Je n’ai jamais mis les pieds dans les Pyrénées malgré mon envie sincère d’y aller. Ce qui est bien c’est d’avoir voyagé sur le papier, dans mon imagination, dans chacun de ces petits villages des Pyrénées. J’ai eu l’impression de les découvrir. J’ai beaucoup utilisé google earth et les blogs de voyage, de randonnée… Plus qu’à y aller en vrai maintenant !

 

Etes-vous plutôt mer ou plutôt montagne ?

Je dirais plutôt montagne dans le sens où ce sont des lieux en général plus perdus, plus difficiles d’accès et préservés d’un trop grand tourisme de masse. Et puis les paysages de montage ont quelque chose de pur, de brut, d’apaisant. Après j’adore aussi la mer et les petites criques désertes mais l’eau m’inspire plus de crainte, moins de paix.

 

Souhaitiez-vous, dans ce premier roman, mettre l’accent sur un thème en particulier ? On y évoque entre autres la mort, la vie, l’amitié, la résilience, le pardon, la maladie. Quelle était votre idée de départ ?

J’ai démarré la trame de ce roman lorsque j’avais 17 ans avant de l’oublier pendant 10 ans sur un fichier de traitement de texte. Je l’ai repris de zéro un jour mais j’ai conservé les thèmes et la trame originale. Il était d’abord question d’amour, de liberté (à travers le refus des soins et la fuite) et d’accompagnement dans la maladie. Par la suite, beaucoup de thèmes se sont greffés, pas envisagés d’abord : le deuil, l’autisme, l’amitié, l’entraide, l’écologie, le pardon…

 

L’écriture a-t-elle toujours fait partie de vous ? Quelle place occupe-t-elle dans votre vie ?

Oh que oui.  J’ai commencé à écrire et inventer des histoires dès mes 7 ans. Poésies, contes illustrés puis à l’époque du collège et du lycée, j’ai entrepris l’écriture de romans à 4 ou 6 mains avec mes meilleures amies, dans un cahier d’école qu’on se faisait passer entre les cours. Je n’ai jamais cessé d’écrire. Je dirais quand même que les choses se sont accélérées lorsque j’ai réussi à mener un 1 er projet de roman abouti (j’avais 25 ans). Jusqu’alors je ne produisais que des embryons de romans abandonnés. A partir de ce moment, déclic : je me suis décidée à me faire lire à mes proches (ce que je ne faisais jamais avant). Face à leurs réactions enthousiastes et leurs encouragements, et enfin confiante puisque j’avais écrit un roman de A à Z après toutes ces années, ma folie de l’écriture s’est décuplée. Impossible dès lors de passer 6 mois sans écrire un roman. Depuis que je suis éditée c’est pire, je ne tiens pas un mois sans un projet de roman… !

Vous sentez-vous plus proche d’Emile ou de Joanne dans leur façon d’aborder la vie ?

Je me sens plus proche de Joanne dans mes aspirations de vie. Je suis , comme Joanne , très intéressée par tout ce qui touche à la médecine naturelle, au bien-être, à la nature, je mesure moins d’un mètre soixante et je suis végétarienne . Je suis plus calme qu’extravertie, en recherche de simplicité et de retour aux sources, à l’essentiel. Donc oui définitivement plus proche de Joanne.

 

Emile décide de vivre à fond le temps qu’il lui reste en entreprenant ce voyage en caravane et de ne pas imposer sa déchéance à ses proches. De votre point vue, est-ce un acte de courage ou de lâcheté ?

 

C’est un acte de courage je crois. Rares sont les personnes capables de refuser tout traitement et de partir comme il l’a fait. Nous avons tous trop peur de mourir, d’agoniser sans les traitements chimiques, nous cherchons tous à rallonger nos existences de quelques jours par tous les moyens. C’est humain et naturel. Emile s’est jeté dans le vide, il a coupé la corde qui le reliait à la vie définitivement et sans retour possible en arrière. Je trouve ça courageux.  J’aime me dire que s’il m’arrivait la même chose, j’aurai son courage !

 

La fin, à laquelle je ne m’attendais pas, m’a particulièrement émue. L’aviez-vous en tête dès le début de l’écriture ?

Oui, dès la première version de ce roman (à mes 17 ans), j’avais prévu cette surprise de fin 😉

 

Quel type de lectrice êtes-vous ? Quel (s) livre (s) emporterez-vous dans votre valise cet été ?

Je lis de tout, je suis assez curieuse. Parmi mes dernières lectures : les Braccassées, Né d’aucune femme, Sur la route de Maddison. Un roman feel-good, un « polar » sombre et une histoire sentimentale. Je n’ai pas d’a priori, pas de préjugé. Ma dernière claque littéraire : « Tout ce que nous allons savoir » de Donal Ryan. Malheureusement, parmi les gens à qui je l’ai recommandé, je n’ai pas retrouvé cet enthousiasme que j’ai eu.

Dans ma valise cet été, j’emporterai probablement « La gouteuse d’Hilter » que je veux lire depuis de longs mois. Ce sera l’occasion !

 

Travaillez-vous sur un projet de deuxième livre ? Si oui, pouvez-vous m’en dire un peu plus ?

J’ai déjà achevé 2 romans depuis « Tout le bleu du ciel » (ma folle addiction  à l’écriture…). Un premier sortira en début d’année 2020. Il reprend des thèmes proches de « Tout le bleu du ciel » : le deuil, la nature, la résilience. On y suit le long chemin vers la lumière d’une femme portant un double deuil et ayant tout perdu, qui, petit à petit, va se mettre à planter des graines dans son jardin et accrocher des rubans colorés dans les arbres.

L’autre parle de quête personnelle, de reconquérir sa liberté, on y suit une jeune femme qui se réveille brutalement dans sa vie suite à une rupture sentimentale et décide de réaliser son plus grand rêve : renouer avec la danse qu’elle a abandonné et partir apprendre le flamenco en Espagne. Il y est question de s’émanciper, sexuellement, émotionnellement, de chercher sa mission de vie, de trouver la passion à double titre (à travers son art et à travers une aventure avec une autre danseuse), de choix qu’on fait dans la vie : briller ou éclairer le chemin des autres.

Bref, deux romans totalement différents.

Actuellement je travaille sur un nouveau roman que je veux volontairement plus sombre, plus tordu afin de m’essayer à autre chose. Il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit de s’amuser avant tout !

 

Et en tant qu’autrice également et parce que l’on m’a aussi beaucoup posé la question( alors que mon livre ne fait que… 480 pages) , j’ai une petite question personnelle : combien de temps l’écriture de ce livre vous a-t-elle pris ? Aviez-vous un rituel particulier dans le processus d’écriture ?

 

Comme je le dis plus haut, pour moi l’écriture c’est de l’amusement. Quand j’écris je m’éclate. Je ne m’impose rien. C’est l’écriture qui s’impose, s’immisce partout dans ma vie, me donne envie d’abandonner mes autres activités pour revenir à elle. J’écris quand j’en ai envie. Parfois rien pendant 2 semaines, parfois tous les jours pendant des mois, parfois pendant 9 heures d’affilé, d’autres fois juste dix minutes. Le soir, le week-end, pendant la pause déjeuner au travail, etc. Il n’y a aucune règle, c’est quand je veux où je veux.

J’ai mis six mois à écrire Tout le bleu du ciel. Pas de post-it, pas de structure, pas de trame prédéfinie (hormis dans ma tête, une trame vague et floue qui me laisse toute ma liberté pour changer d’avis, partir dans une autre direction). Je ne suis pas disciplinée et absolument pas organisée. C’est le plus pur chaos créatif. Les idées me viennent, bousculent soudainement toute la structure du récit et je m’y lance, c’est super excitant !

J’écris à la pulsion, à l’instinct.

 


Merci à Mélissa !

 

Je vous souhaite un bel été !

Signature


3 réflexions sur “Une autrice à suivre : Mélissa DA COSTA, avec son premier roman « Tout le bleu du ciel »

  1. Olalala! C’est génial, ça donne envie, merci beaucoup ! Super les questions, so perfect so Cristina! 😊☀️ D’ailleurs, l’autre livre, l’histoire de la jeune femme à la conquête de son rêve de danseuse, il sortira quand ? Aussi en 2020 ?  Muito obrigada, bom día ☀️💛 Céline

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  2. Je viens de finir le livre. Que dire. Je suis bouleversée par cette histoire qui est très bien écrite et je suis ravie d’avoir découvert une nouvelle auteure qui est sûrement promise à un bel avenir littéraire. Pour en revenir au livre j’ai beaucoup apprécié le sujet et la profondeur des personnages. C’est difficile d’en parler à chaud car je suis encore dans l’histoire de Johanne et d’Émile mais j’ai adoré bravo Melissa continuez ainsi cdt Florence Pinto

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