Le Blog de la Cristina sans H

 

Il faut croire que de publier mon article d’hier m’a donné envie de braver fatigue, faim et sommeil pour pousser de nouveau la porte du blog. Deux billets en 2 jours, quel record pour celle qui n’y avait plus mis les pieds depuis presque six mois. Appelez-moi ingrate !

C’est que ces dernières semaines, je regarde une série qui – en plus de me faire couler les larmes à presque chaque épisode – me fait poser beaucoup de questions.

Pour l’inconditionnelle de Game of thrones (et de Jon Snow) que j’étais, je pensais qu’aucune autre série ne m’embarquerait de la même manière.

C’est pourtant le cas de la série This is Us, que je découvre un peu sur le tard, j’en conviens (remarquez, je n’ai jamais regardé un seul épisode de Friends de ma vie – même pas honte).

Beaucoup trop de collègues de bureau m’en parlaient, j’ai fini par succomber quand mon frère s’y est mis aussi !

Sur le papier, le tout ne me paraissait pas très sexy.

La série suit la vie des frères et sœurs Kevin, Kate et Randall (les « Big Three »), ainsi que de leurs parents, Jack et Rebecca Pearson. L’action se déroule en 2016-2018 et utilise des flashbacks pour montrer la famille à divers moments du passé. Kevin et Kate sont les deux membres survivants d’une grossesse triplée, née six semaines avant terme le jour du 36^e anniversaire de Jack en 1980 ; leur frère est mort-né. Avec la certitude qu’ils étaient faits pour avoir trois enfants, Jack et Rebecca, ont décidé d’adopter dans leur famille de blancs, Randall, un enfant afro-américain né le même jour et amené au même hôpital après l’abandon de son père biologique dans une caserne de pompiers. ATTENTION SPOILER : Jack meurt quand ses enfants ont 17 ans. Rien qu’en écrivant cette phrase, j’en chiale (véridique). Parce que Jack…

Parce que Jack, c’est tout de même un peu beaucoup l’homme et le papa de rêve. Tout d’abord, sa petite moustache d’acteur de film porno n’enlevant rien à son sex-appeal, Jack est plutôt beau gosse. Ok, ce n’est pas la raison première, mais qui ose me dire que ça ne compte pas ?

Surtout, Jack est celui qui réagit toujours bien, trouve toujours des solutions, est de bonne composition, aimant, attentionné, baraqué, pense toujours à tout, consacre tout son temps à sa femme et ses enfants. Evidemment, difficile de faire abstraction de son addiction à l’alcool à différentes périodes de sa vie. Sa disparition va laisser des séquelles irréversibles dans le clan Pearson. Jack était le pilier de la famille.

Pourquoi cette série me fait poser des questions ?

Parce qu’elle aborde moulte sujets cruciaux de la vie.

Tout d’abord, la difficulté de la vie de couple, sujet intemporel et universel. Tellement de problèmes surgissent parce qu’on ne communique pas assez ou tout simplement parce que nous sommes encore trop nombreux à ne pas savoir ce qu’être en couple signifie réellement. Affronter les problèmes ENSEMBLE, laisser une place à l’autre au sein du couple, s’accorder du temps ou encore partager. Je me suis confrontée à beaucoup de situations vécues, et pas plus tard qu’avant-hier, l’amoureux me demandait de réfléchir à comment est-ce que le couple Kate&Toby – un autre couple phare de la série- avait réagi dans une certaine situation.

Parce qu’à mon sens, c’est ça la force de la série, être inspirante pour nous tous.

Et bien oui, pas besoin d’être bilingue en anglais pour traduire le titre. « This is us », ça veut bien dire « C’est nous ». Nous tous pouvons nous reconnaître dans tel ou tel moment, tel ou tel personnage, telle ou telle réaction.

La série ne s’arrête pas qu’aux problématiques de couple, la thématique étant pourtant très riche et à mon avis, inépuisable, ce serait beaucoup trop réducteur.

Un des autres sujets fondamentaux est la difficulté d’élever trois triplés. Au-delà du travail multiplié par trois- pareil, ici aussi, inutile d’être un génie en mathématiques- pour comprendre que la charge des parents sera considérablement accrue. Qui dit plus de temps pour les enfants, dis moins de temps pour les parents. Vous me suivez ? Mais c’est aussi diviser son amour en trois parts égales, sans jamais montrer de préférence à un des enfants. Est-ce vraiment possible ? Comment être sûr que l’on agit de la meilleure façon, que l’on est le plus juste possible ? Je ne sais pas si j’en serai capable.

Regardez plutôt : nous avons une fragile petite fille au grand cœur qui subit déjà les remarques et les risées de la société à cause de son embonpoint, un petit démon qui joue précocement de son physique avantageux comme atout majeur et un adorable petit garçon surdoué mais aussi nevrosé, qui se pose de nombreuses questions sur ses origines.

Comment faire face ?

Si l’on ajoute à cela l’adoption d’un enfant afro-américain dans une famille blanche, on complique l’équation déjà bien corsée.

Les autres questions sous-jacentes sont liées à l’addiction : l’alcool et la nourriture viendront cristalliser les adultes que ces trois enfants sont devenus.

Nous observons avec des sanglots étranglés dans la gorge, comment une parole, un geste, une attitude, un moment d’égarement, ou, un mauvais jugement viennent façonner les enfants et les marquer au fer rouge. Angoisses, troubles de la nervosité, manque de confiance, instabilité émotionnelle, et j’en passe, autant de conséquences sur les grandes personnes que nous devenons, tous.

Sommes-nous des bons parents ? Avons-nous eu des bons parents? Qu’est-ce qu’un bon parent?

L’importance de la famille est également un des sujets qui me touche le plus : on y explore la force des liens, mais aussi leur fragilité dans l’adversité.

Difficile de ne pas transposer la fiction à la réalité et d’établir un pont avec nos vies personnelles.

Oui, c’est bien cela la force de cette série. Peut-être qu’elle peut nous rendre un peu meilleurs. Du moins, nous remettre en question, nous ouvrir une fenêtre de réflexion.

Moi, elle me fait réfléchir. Et je trouve que c’est un très bon point.

Et vous ? La connaissez-vous ? L’avez-vous vue ?

La bise, bonne après-midi à tous !